PARIS, 14 juillet (Reuters) - Le Premier ministre indien Narendra Modi assiste vendredi au traditionnel défilé du 14-Juillet sur les Champs-Elysées de Paris en temps qu'invité d'honneur du président Emmanuel Macron, une visite décriée par les associations de défense des droits de l'homme.

Narendra Modi a entamé la veille une visite de deux jours à Paris et se rendra plus tard vendredi au palais de l'Élysée pour des entretiens avant un banquet d'État au musée du Louvre.

"L'Inde et la France célèbrent 25 ans de partenariat stratégique et un lien de confiance et d’amitié toujours plus fort", a salué sur Twitter Emmanuel Macron.

Le Premier ministre indien s'est également vu remettre par Emmanuel Macron la grand-croix de la Légion d'honneur.

"C'est un honneur pour les 1,4 milliard d'habitants de l'Inde", a commenté sur Twitter Narendra Modi, qui a salué la "profonde affection envers l'Inde" du gouvernement et du peuple français.

Cette visite intervient après que New Delhi a donné son feu vert de principe à l'achat de 26 avions de combat Rafale pour sa marine auprès de Dassault Aviation ainsi que pour la construction par l'indien MDL (Mazagon Dock Shipbuilders) et le français Naval Group de trois sous-marins de classe Scorpène.

La valeur totale des achats devrait s'élever à environ 800 milliards de roupies (8,69 milliards d'euros), selon une source indienne ayant connaissance du dossier, bien que ce montant fasse encore l'objet de négociations.

Le Premier ministre indien et Emmanuel Macron devraient s'entendre sur une série d'accords de défense ainsi qu'une nouvelle stratégie conjointe afin de garantir la stabilité dans la région indo-pacifique.

La France est l'un des partenaires les plus proches de l'Inde en Europe depuis des décennies. Elle a été le seul pays occidental à ne pas imposer de sanctions à New Delhi après les essais nucléaires effectués par l'Inde en 1998.

L'Inde et la France, par ses territoires d'outre-mer, ont des intérêts importants dans l'océan Indien et s'inquiètent de l'affirmation croissante de la Chine dans la région.

Les associations de défense des droits de l'homme ont cependant critiqué cette mise à l'honneur du dirigeant indien.

"Alors que l’Inde devient un exemple notoire du recul de la démocratie et des droits, ce 14-Juillet, les autorités françaises ont fait le choix de célébrer un partenariat 'stratégique' et commercial, axé sur le nucléaire civil et l’armement", a commenté la Ligue des droits de l'homme sur Twitter.

"L'Inde fait partie des pays les plus meurtriers pour les professionnels des médias", a dit de son côté sur Twitter Reporters sans frontières.

Les festivités du 14-Juillet doivent débuter à 10h00 (8h00 GMT). (Rédigé par Kate Entringer, avec la contribution de Michel Rose)