Zurich (awp) - Meier Tobler a vu son bénéfice net doubler l'année dernière. Fort d'un résultat jugé "extraordinairement réjouissant", l'industriel lucernois a décidé de relever d'un cinquième la rémunération de ses actionnaires, déclenchant une vague d'enthousiasme chez les détenteurs de capitaux.

Dopé par la demande de rénovation élevée de systèmes de chauffage, notamment de pompes à chaleur, le chiffre d'affaires annuel a progressé de 8,9% à 556,3 millions de francs suisses. La croissance purement organique des recettes est à mettre au crédit tant de la hausse des volumes que du relèvement des prix.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a quant à lui bondi de près de moitié (+45,2%) à 52,1 millions, pour une marge afférente de 9,4% en hausse de 2,4 points de pourcentage, précise Meier Tobler mercredi dans un communiqué.

Malgré la hausse de la charge fiscale et l'impact de 10,3 millions résultant de l'écart d'acquisition (goodwill) lié au rachat Tobler Haustechnik en 2017, le bénéfice net est ressorti à 30,7 millions de francs suisses, près du double de celui dégagé un an plus tôt.

Forte de ce résultat, le conseil d'administration proposera à la prochaine assemblée générale le versement d'un dividende relevé d'un cinquième à 1,20 franc par action, prélevé à moitié les réserves de placement en capital.

Dans le cadre du programme de rachat de titres initié début 2022, la société basée à Nebikon indique avoir repris un peu plus de 400'000 actions au cours de l'exercice écoulé, à un cours moyen de 26,55 francs suisses soit pour un total de 10,9 millions de francs suisses, ce qui représente 3,4% du capital-actions.

Les chiffres du jour dépassent les projections des analystes consultés par AWP.

Lendemains prometteurs

Pour la suite des opérations, la direction de Meier Tobler s'attend à voir se poursuivre la dynamique du marché de la rénovation des bâtiments, soutenue par les politiques de transition énergétique, rappelant qu'en Suisse, près d'un million de bâtiments sont toujours chauffés avec des énergies fossiles.

Le groupe table pour l'année en cours sur un résultat au niveau de l'année écoulée. A moyen terme, il vise une croissance des recettes au moins égale à celle du marché, et à partir de 2024 des "améliorations sensibles sur le plan opérationnel", à la faveur de deux importants projets.

Le conseil d'administration s'est par ailleurs fixé pour objectif de poursuivre le programme de rachat d'actions et d'améliorer de manière continue le dividende afin de revenir au niveau "jadis habituel" de 2,00 francs suisses par action.

En téléconférence, le directeur général (CEO) Roger Basler s'est voulu optimiste pour 2023, sans s'avancer toutefois sur le terrain des objectifs chiffrés, en raison des risques géopolitiques.

Revenant sur la forte croissance des ventes induite par la demande en pompes à chaleur, il a tenu à prévenir qu'il ne fallait pas s'attendre à un nouveau bond de 30% dans ce segment.

Le patron de Meier Tobler espère toutefois être en mesure de surperformer la progression de 3-4% anticipée pour le marché, soulignant que le groupe, qui a étoffé depuis deux ans ses parts de marché dans les installations de chauffage, entend bien poursuivre sur sa lancée.

Saluant des résultats meilleurs qu'attendu, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) estime que la mise en service l'été prochain d'un nouveau centre logistique devrait se traduire par une subséquente amélioration de la rentabilité.

Reste que ces éléments, de même que la généreuse rémunérations des actionnaires, sont déjà largement intégrées dans la valorisation actuelle du titre, raison pour laquelle l'établissement cantonal campe sur sa recommandation de pondération au marché.

La performance de l'industriel de Suisse centrale a en revanche suscité l'enthousiasme des investisseurs. La nominative Meier Tobler s'est envolée sur l'ensemble de la séance de plus de 14% à 43,00 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,27%.

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