Zurich (awp) - Le groupe Meyer Burger, qui a essuyé une perte nette de près de 40 millions de francs suisses au premier semestre 2020, s'efforce d'obtenir les 180 millions de capitaux externes dont il a besoin.

"Nous sommes en pourparlers et travaillons d'arrache-pied pour mettre le financement externe sous toit", a assuré le nouveau patron de l'industriel thounois, Gunter Erfurt, dans un entretien publié mercredi par le portail d'information alémanique Cash.

"Il est compréhensible que les créanciers veuillent le plus de sécurité possible", a poursuivi celui qui a repris les rênes de l'équipementier de l'industrie solaire le 1er avril dernier. Pour mener à bien ses projets, Meyer Burger aura besoin de capitaux frais en 2021 ou en 2022.

Après des années de disette, l'entreprise a récemment changé son modèle d'affaires et compte désormais assurer elle-même la production des cellules solaires qu'elle développe, plutôt que de la confier à des tiers. Avec réorientation stratégique, elle espère protéger son avance technologique de la concurrence et la commercialiser.

Jusqu'à présent, la clientèle du groupe se trouvait en Asie, principalement en Chine, a expliqué M. Erfurt. "Meyer Burger n'a certainement pas l'apanage du constat de visu de la difficulté d'intenter un procès pour des droits de propriété industrielle en Chine", une démarche selon lui pratiquement impossible pour les acteurs du marché occidental.

Dans le cadre de sa réorientation, l'entreprise a redéfini ses marchés cibles. "Notre avenir se trouve en Suisse, en Allemagne, dans toute l'Europe ou même en Amérique du Nord, en Australie ou au Japon", affirme le dirigeant.

Meyer Burger construit actuellement une ligne de production en Allemagne, destinée à produire des cellules solaires d'une capacité de 400 mégawatts par an. La dernière génération devrait être lancée au printemps 2021 et, dans un deuxième temps, la production de cellules portée à une capacité de 1,4 gigawatt d'ici 2023.

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