Zurich (awp) - Le producteur de cellules et panneaux photovoltaïques Meyer Burger a creusé fortement ses pertes l'année dernière, marquée par des "distorsions de marché" causées par la concurrence chinoise. L'entreprise, qui va bien fermer une usine en Allemagne, indique qu'un actionnaire et un client comptent participer à une augmentation de capital.

Sentis Capital, le plus grand actionnaire du groupe, prévoit d'investir jusqu'à 50 millions de francs suisses, indique le groupe bernois jeudi. Son plus gros client aux Etats-Unis, Desri, table de son côté sur un investissement de jusqu'à 20 millions de dollars, lui apportant un "soutien substantiel" sur le marché américain, sur lequel Meyer Burger veut se concentrer.

L'entreprise établie à Gwatt, près de Thoune, confirme par ailleurs l'arrêt à la mi-mars du site de production allemand situé à Freiberg, en Saxe, annoncé en février. La production de cellules solaires à Thalheim (Saxe-Anhalt) doit "continuer de soutenir pour le moment la montée en puissance de la production de modules solaires à Goodyear, en Arizona".

Meyer Burger compte générer un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de près de 250 millions de francs suisses par an aux Etats-Unis, sans préciser à quelle échéance. La société s'attend à ce que le produit du financement de la dette et de l'augmentation de capital permettent de démarrer la production de modules à Goodyear d'ici la fin juin. Sous réserve d'un financement suffisant, la production de cellules solaires à Colorado Springs doit monter en puissance en fin d'année.

Ventes et rentabilité en berne

L'an dernier, la perte s'est alourdie à 291,9 millions, contre un débours de 69,9 millions en 2022, la moitié résultant d'effets uniques. La perte d'exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) s'est enfoncée à 163,6 million contre 34,6 millions. Le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) s'est aussi alourdi en zone négative à 250,2 millions (-53,6 millions), affecté notamment par des dépréciations.

"En raison de conditions de marché déloyales et par conséquent de l'annonce de la préparation de la fermeture du site de Freiberg, l'entreprise a dû comptabiliser des dépréciations sur les actifs immobilisés de la production de cellules et modules solaires en Allemagne, ainsi que sur les stocks", précise la société. La trésorerie atteignait 150,2 millions en décembre dernier et plus que 82,0 millions au 29 février.

Les ventes ont reculé à 135,0 millions contre 147,2 millions un an plus tôt, alors que les prix du marché ont fortement baissé au second semestre. Les stocks ont gonflé de 12 millions de francs suisses à 130,8 millions, principalement en raison de modules non vendus.

L'entreprise s'attelle à "chercher des partenariats stratégiques avec des entreprises susceptibles de fournir des capitaux" et "d'augmenter les ventes", en étoffant l'accès aux clients et aux zones géographiques.

Enfin, Katrin Wehr-Seiter, membre du conseil d'administration, se retire pour des raisons personnelles.

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