par Norihiko Shirouzu, Maki Shiraki et Gilles Guillaume
PEKIN/TOKYO/PARIS, 29 novembre (Reuters) - Renault et
Nissan ont élaboré des plans de bataille pour l'annonce d'un
possible accord sur une restructuration de leur alliance dès le
mois prochain, ont dit à Reuters trois sources proches des
préparatifs, tout en précisant que les négociations n'étaient
pas encore terminées.
Le président du groupe au losange, Jean-Dominique Senard,
s'est déclaré mardi, en marge du Women's Forum à Paris,
"confiant" en un accord avec le partenaire japonais à l'issue
des discussions sur une restructuration du partenariat vieux de
vingt ans et sur la participation de Nissan dans la
future entité électrique de Renault, dénommée
"Ampère".
Nissan souhaite de son côté un rééquilibrage de la structure
actuelle de l'alliance, héritée du sauvetage du groupe japonais
par le constructeur français, passant par la vente d'une partie
des 43% que Renault détient dans Nissan pour ramener cette
participation au même niveau que les 15% détenus par le groupe
japonais dans son partenaire français, a rapporté Reuters
auparavant.
Aucun accord final n'a encore été signé, mais les deux
groupes ont commencé à élaborer un agenda avec deux fenêtres
possibles pour une annonce officielle dans les prochaines
semaines, avec un premier rendez-vous possible le 7 décembre à
Londres, ont dit les sources.
Le 7 décembre tombe deux jours après une réunion programmée
de longue date en France entre les dirigeants des trois
partenaires de l'alliance, Renault, Nissan et Mitsubishi,
ont-elles ajouté.
Selon les sources, si un peu plus de temps est requis pour
boucler les négociations, les constructeurs pourraient opter
pour de nouvelles réunions une semaine plus tard et ont aussi
dans leurs cartons la possibilité d'une annonce la semaine
suivante dans la capitale britannique.
Interrogé sur cet horizon de temps pour un accord,
Jean-Dominique Senard a refusé de faire un commentaire. Nissan a
dit de son côté qu'il ne commenterait pas les spéculations
tandis que Mitsubishi, troisième partenaire de l'alliance dont
des sources ont dit qu'il se positionnerait sur Ampère une fois
la décision de Nissan prise, a refusé de faire un commentaire.
Plusieurs sources proches du dossier ont déjà dit que le
partage des droits intellectuels sur ses apports technologiques
constituait pour Nissan un des principaux sujets de
préoccupation.
La position dominante de la France dans l'alliance a
également constitué pendant longtemps un sujet de mécontentement
pour une partie des dirigeants de Nissan, privés de droits de
vote dans Renault.
En parallèle, ce dernier a conclu ce mois-ci un protocole
d'accord avec le chinois Geely pour lancer une
nouvelle entité détenue à parité, "projet Horse", appelée à
devenir un équipementier en moteurs thermiques et hybrides pour
les marques des deux groupes, et éventuellement pour des
constructeurs automobiles tiers.
C'est le deuxième grand volet de la restructuration
stratégique de Renault, qui doit l'aider à financer sa stratégie
future et à conforter sa place dans la course effrénée à
l'électrification.
Sur le projet "Ampère", Nissan et Renault tiennent
quotidiennement des discussions sur tout un éventail de sujets
complexes - juridiques, réglementaires - avec pour objectif
d'aplanir l'essentiel des divergences, si possible, d'ici la
mi-décembre, ont dit à Reuters deux des sources.
(Avec Kevin Krolicki, version française Gilles Guillaume, édité
par Sophie Louet)