Un passé « lourd » :
En 1934, la société réussit à fabriquer dans son usine hydro-électrique de Vemork, 185 kilos d’oxyde de deutérium, familièrement connu sous le nom « d’eau lourde », constituant l’unique stock mondial.

En 1940, l’Allemagne envahit la Norvège violant par ailleurs sa neutralité vieille de 125 ans. D’un point de vue militaire, l’invasion de ce pays ne présentait aucun intérêt, le but majeur était de s’emparer de la plus puissante centrale hydro-électrique du monde. En effet, l’électricité de la centrale permet d’alimenter les unités de production d’ammoniaque permettant la fabrication d’engrais et d’explosifs. Mais l’usine abrite également en son sein des cellules à haute concentration permettant la production de l’eau lourde. A l’époque, ce site était l’unique au monde dédié à la fabrication de cette substance récemment découverte.

Une fois sous le contrôle de l’armée allemande, la société va voir sa capacité de production d’eau lourde doubler et la sécurité autour de cette usine stratégique considérablement renforcée.

Pourquoi un tel intérêt ? Ce composant était primordial pour le développement du programme nucléaire nazi pensé par le prix Nobel allemand Werner Heisenberg pour l’obtention de la bombe atomique.

Cet épisode historique dit de « la bataille de l’eau lourde » entre alliés et allemands donnera d’ailleurs lieu à cinq opérations militaires de sabotage majeur durant la seconde guerre mondiale, afin de détruite cette usine appartenant à Norsk Hydro.




Vue synthétique de l’actionnariat de Norsk Hydro fin mars. Détention à 34,26% par le gouvernement norvégien





Norsk Hydro fait partie des 17 membres du stoxx600 basic resources


Un géant de l’aluminium discret
Dans les années 70, la société va diversifier son activité principalement dans l’industrie pétrolière. La Norvège est, en effet, l’un des quinze plus importants producteurs de pétrole au monde, grâce notamment à l’extraction en haute-mer. Cette activité pétrolière sera fusionnée en 2007 avec la société norvégienne Statoil. La branche aluminium sera fusionnée avec le concurrent norvégien Orkla Group pour former le Sapa Group, l’un des principaux producteurs mondiaux d’aluminium.


Scandale environnemental au Brésil
En 2011, la société norvégienne a racheté, pour près de 5 milliards de dollars, une usine d’extraction d’alumine et de bauxite à la société Vale (25 milliards de dollars de capitalisation) en Amazonie brésilienne. Ce site était d’ailleurs le plus productif au monde, avec plus de 6 millions de tonnes d’alumine et de bauxite extraits par an mais également l’un des plus polluants !

L’impact environnemental a été désastreux sur la forêt amazonienne et sa biodiversité. Outre le défrichage de milliers d’hectares de forêts, l’extraction de ces éléments est extrêmement polluante. De même, le traitement en direct à l’aide de produits chimiques a engendré une quantité énorme de déchets. Courant 2009, suite à de fortes précipitations, des milliers de plaintes ont d’ailleurs été déposées suite à la pollution de nombreuses rivières, provoquant l’un des incidents écologiques les plus importants du Brésil. Conséquence de cette affaire, la société norvégienne s’est vue retirer temporairement son permis d’exploitations. Rappelons que cette société a comme actionnaire majoritaire le ministère du commerce, de l’industrie et de la pêche norvégienne. Certes, la société contribue à hauteur de plusieurs millions d’euros par an au Fonds de soutien pour l’Amazonie, mais beaucoup y voit l’achat d’une bonne conscience et une forme de compensation des dégâts occasionnés à l’environnement.


Un titre qui peine à décoller



Graphique en données mensuelles du titre Norsk Hydro sur les dix dernières années. 


La situation boursière du groupe norvégien s’est nettement dégradée à partir de 2006:

- « A », correspond au mois de mai 2006, où la valeur a connu une première chute de son cours passant de plus de 900 couronnes norvégiennes à seulement 180 couronnes. Il s’agit en réalité d’une opération de « split d’action », c’est-à-dire une division du nominal de la valeur afin d’augmenter le nombre de parts. Le ratio était de 5 nouvelles actions pour 1 action détenue.

« B », présente une bougie mensuelle avec une mèche conséquente, correspondant à la forte volatilité du titre liée à l’annonce de la fusion entre Statoil et Norsk Hydro en décembre 2006. Cette annonce aura fait bondir le titre à 188 couronnes norvégiennes (NOK). L’entente, pour un montant de 34.7 milliards de dollars, a ainsi permis de créer le plus grand producteur mondial d’hydrocarbures en mer. Cette fusion qui devait selon le premier ministre norvégien de l’époque Jens Stoltenberg « marquer le début d’une nouvelle ère pour l’industrie pétrolière norvégienne » n’aura, graphique à l’appui, guère eu lieu.

-  « C », courant 2008, un gap baissier mensuel significatif a eu lieu, faisant passer la société de près de 240 couronnes norvégiennes à 75 NOK. Cette déconfiture du titre s’explique principalement par un scandale relatif à la politique de stock-options du groupe et à la suite de cela, l’annonce de la démission du président du conseil d’administration du conglomérat norvégien Jan Reinaas. Les opérateurs ont très logiquement fortement sanctionné le titre.