De la croissance, l'opérateur de services funéraires Park Lawn — numéro deux du secteur en Amérique du Nord derrière le mastodonte Service Corp — a prouvé qu'il en avait à revendre : en dollars américains, sur la décennie 2012-2022, son chiffre d'affaires a cru de $14 à $312 millions.

Cependant le nombre d'actions a décuplé sur la période, si bien que le profit par action, lui, croît à un rythme autrement moins soutenu, de $0.48 à $0.55. Park Lawn est en effet un acquéreur en série qui finance sa stratégie de croissance externe par des augmentations de capital successives. 

Le groupe semble désormais en mesure de générer un free cash-flow d'environ $50 millions par an, mais ce résultat a été obtenu en consacrant plus de $700 millions aux acquisitions : la rentabilité de ces dernières est donc positive mais relativement décevante. 

Suite à la récente chute du cours du titre, la valeur d'entreprise — capitalisation boursière et dette nette — oscille autour de $760 millions, soit x15 le free cash-flow généré l'an passé. Un tel multiple apparaît a priori très bas pour une entreprise en croissance exponentielle mais, on le voit, toutes les croissances ne se valent pas.  

D'aucuns s'empresseront bien sûr de souligner que Park Lawn s'appuie sur un relatif avantage compétitif, car une fois installés sur une municipalité les opérateurs de cimetières et de maisons funéraires deviennent difficilement délogeables par la concurrence.

En revanche, une régulation des tarifs pratiqués — telles que celles qui ont précipité les opérateurs britanniques Dignity PLC et australiens Invocare en état de quasi-banqueroute — et une diminution des courbes de mortalité après l'épisode du Covid représentent des risques substantiels.