Chez les groupes adeptes des stratégies de croissance externe, en effet, trois éléments sont à appréhender immédiatement par l'actionnaire prospectif — ou par l'actionnaire existant s'il veut surveiller la bonne gestion des entreprises qu'il détient.

Premier élément fondamental, le retour sur investissement des acquisitions : on calcule ce dernier en divisant les montants investis dans la croissance externe par les profits additionnels qu'ils génèrent. 

Il existe ici une inévitable part de flou artistique lorsqu'on doit séparer la croissance organique de la croissance héritée des acquisitions, mais le but est de dégager une impression générale. Généralement, cela suffira, car  comme le rappelle le vieil adage, "mieux vaut se trouver grossièrement dans le vrai que précisément dans le faux". 

Deuxième élément fondamental, la manière dont ont été financées les acquisitions : on préférera typiquement qu'elles soient autofinancées dans une large mesure, car un financement par de la dette ou des augmentations de capital relèvent d'un cran la difficulté de les rentabiliser. 

Chez ces entreprises qui réalisent de fréquentes augmentations de capital, toujours bien évaluer la croissance du profit par action. Si le profit consolidé est multiplié par cent mais que le nombre de titres en circulation grandit d'autant, la création de valeur est nulle.

Troisième élément fondamental, l'évolution des marges et de la rentabilité à long terme : bien évidement, alerte rouge lorsqu'un acquéreur empile les nouveaux venus mais perd en efficacité...

Quatrième élément fondamental, l'attitude du management : on se méfiera des équipes de direction rémunérées en fonction de la seule croissance ou de pseudo-profits "ajustés" calculés sur des bases douteuses... A fortiori si on les voit vendre immédiatement les actions qu'ils reçoivent via leur stock-options. 

Quelques exemples de très bons acquéreurs discutés dans nos colonnes récemment : LDC, Descartes Systems et bien sûr Constellation Software. Moins bon exemple : Park Lawn.