Zurich (awp) - Après un exercice 2021 record porté par de nombreux désinvestissements, Partners Group a vu ses bénéfices s'éroder en 2022. Forte de sa confiance en l'avenir, l'entreprise proposera néanmoins à ses actionnaires un dividende relevé, et ce sans avoir à piocher dans ses réserves.

Les recettes se sont effritées de 28,8% à 1,87 milliard de francs suisses, essentiellement en raison de l'effondrement des commissions liées à la performance explique le gestionnaire d'actifs zougois mardi dans un communiqué. Ces dernières ont fondu de plus de trois quarts (-78%) à 269 millions, et leur part est retombée à 14% du total. Les commissions de gestion ont quant à elles progressé de 12% à 1,60 milliard.

Partners Group justifie la contraction des commissions de performance, qui représentaient 46% des revenus en 2021, principalement par deux facteurs: l'avancement de certaines réalisations initialement prévues pour 2022, et le report d'activités et actifs matures en 2022 en raison de l'évolution de l'environnement de marché.

"La demande des clients pour des solutions sur mesure a continué d'augmenter et représente désormais 70% du total des fonds levés, assurant la base d'une nouvelle croissance des commissions de gestion", a indiqué le directeur financier (CFO) Hans Ploos van Amstel, cité dans le document.

Les charges d'exploitation ont été réduites de près d'un quart (-24%) à 740 millions de francs suisses, débouchant sur un résultat opérationnel (Ebit) de 1,13 milliard, en recul de 31,4%, pour une marge correspondante de 60,5%, en repli de 2,3 points de pourcentage (pp).

Distribution généreuse

Le bénéfice net selon la norme comptable IFRS s'est contracté dans les mêmes proportions, dépassant de justesse le milliard de francs suisses. Les actionnaires ne s'en verront pas moins proposer un dividende de 37 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé, en hausse de 12% par rapport à celui de l'année précédente, ce qui correspond à un ratio de distribution de 95%, après 60% pour 2021.

Les chiffres publiés s'inscrivent dans le haut des projections du consensus AWP, à l'exception de l'Ebit, ressorti en dessous des estimations les plus conservatrices. La générosité du groupe envers ses actionnaires en revanche a clairement dépassé les attentes.

Dans la foulée de la publication de ses résultats, la direction de Partners Group a confirmé son objectif de 17 à 22 milliards de dollars de demande de la part de la clientèle pour 2023.

Le CFO a par ailleurs bon espoir de ramener d'ici la fin de l'année la part des commissions de performance dans le couloir stratégique de 20 à 30% du total des recettes, avec une accélération au second semestre, à la faveur des "solides résultats opérationnels obtenus dans l'ensemble de nos portefeuilles".

Ni Credit Suisse, ni SVB

En conférence de presse, les dirigeants du gérant d'actifs zougois ont affirmé ne pas attendre de conséquences importantes découlant de l'absorption de Credit Suisse par son rival UBS, malgré le partenariat de distribution de fonds conclu avec la banque aux deux voiles.

La crise bancaire qui couve toujours aux Etats-Unis dans le sillage de la faillite et de la mise sous tutelle de la Silicon Valley Bank (SBV) laisse également la direction de Partners Group de marbre. A en croire les propos tenus par le directeur général (CEO) David Layton, l'exposition est quasiment nulle.

Il a souligné à ce propos que le modèle d'affaires du groupe consiste à prendre des participations dans des entreprises disposant d'un flux de trésorerie positif, et pas dans des jeunes pousses technologiques en phase initiale comme le font les sociétés de capital-risque.

Evoquant des résultats conformes aux attentes, au vu de la masse sous gestion (AuM) qui avait été publiée précédemment, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) salue le versement d'un dividende supérieur aux attentes. Pour Vontobel, "cela montre clairement la confiance dans les perspectives de croissance du groupe".

Les détenteurs de capitaux ont visiblement été du même avis.

A la clôture, la nominative Partners Group s'appréciait de près 7% à 819,80 francs suisses, ce qui lui valait la troisième place, derrière UBS et Credit Suisse, d'un SMI en hausse de 1,4%.

al/lk