Remarquablement bien gérée, et toujours contrôlée à hauteur d'un dixième du capital par son fondateur, l'entreprise, qui adresse le segment des PME plutôt que le Fortune 500 privilégié par ADP, possède toujours l'un des modèles d'affaires les plus lucratifs de toute la cote américaine.

Son action ressort d'ailleurs régulièrement en tête de classement parmi les sélections quantitatives de Zonebourse. L'an dernier à la même époque, les mérites détaillés d'un investissement dans Paychex étaient débattus dans ces colonnes.

Entre-temps, l'entreprise a bouclé un excellent exercice fiscal 2023, caractérisé par une très forte reprise de la croissance — entièrement organique — de son chiffre d'affaires et de son profit. Les marges atteignaient un record historique et, à 47.3%, la rentabilité des capitaux propres demeurait tout à fait hors-normes alors qu'il n'y a aucun levier financier.

Les résultats du premier trimestre — traditionnellement le moins bon de l'année puisqu'il correspond à la saison estivale — de l'exercice fiscal 2024 ne marquent pas d'inflexion : les ventes progressent de 7%, et le profit par action de 10%. Le résultat net a été distribué aux trois-quarts aux actionnaires et il n'y a pas eu de rachats de titres.

Particulièrement appréciable : la très raisonnable politique de rémunérations en stock-options, loin des excès hélas si souvent observés partout ailleurs dans le secteur de la technologie.

Les fondamentaux n'ont donc pas changé d'un iota. La valorisation, en revanche, a subi une contraction de multiples dans la foulée de sa récente envolée : elle est ainsi revenue à sa moyenne historique de x16 l'EBITDA et x25 le profit consolidé, après avoir flirté avec des multiples de x25 l'EBITDA et x35 le profit. 

Sont sans doute passées par là les craintes d'un essoufflement économique causé par la remontée des taux, qui en théorie causerait des dégâts parmi les PME — c'est-à-dire parmi les clients de Paychex — en premier chef.

Néanmoins, une très bonne opportunité d'investissement pourrait se dessiner si cette compression se poursuivait sans réelle inflexion de la trajectoire de croissance.