Accueil >Toutes les actualités Desjoyaux surfe sur le boom des piscines individuelles 03/09/2021

SERIE D'ÉTÉ CES ENTREPRISES REINES DU COVID
Dans un contexte sanitaire propice à la limitation des déplacements, voire au confinement à certaines périodes, les propriétaires de maison individuelle ont tendance à investir dans une piscine. De quoi doper les ventes du leader mondial du bassin enterré.

L'entreprise stéphanoise a battu un nouveau record de ventes sur l'année fiscale, quasiment bouclée.

La mauvaise météo de cet été sur une grande partie de l'Hexagone ne suffit pas à entamer la bonne humeur de Jean-Louis Desjoyaux, patron de l'entreprise qui porte son nom et revendique le titre de « leader mondial de la piscine enterrée ». Si, admet-il, « sur le prochain exercice, on paiera un peu ces dernières années, la météo nous a plutôt bien aidés », observe-t-il. Et pas que… La pandémie de Covid-19 aussi. Dans un contexte sanitaire propice à la limitation des déplacements, voire au confinement à certaines périodes, les propriétaires de maison individuelle ont tendance à investir dans une piscine. Le chiffre d'affaires de l'entreprise de La Fouillouse, près de Saint-Etienne, est attendu en forte hausse sur l'exercice qui s'achèvera fin août. Desjoyaux s'apprête même à battre un nouveau record de ventes sur 2020-2021, et amplifier la bonne performance de l'année précédente, à 115,2 millions d'euros pour l'exercice 2019-2020, avec un résultat net de 14 millions, en hausse de 43,5 %. « L'évolution vers plus de « cocooning» dans la consommation des loisirs , avec des propriétaires de maison individuelle qui veulent tout avoir chez eux et voient dans la piscine une pièce supplémentaire pour leur logement, joue aussi en notre faveur», observe le dirigeant. De fait, « la crise du Covid a accentué cette tendance », remarque-t-il.

13.000 bassins vendus en une année

Afin de répondre à la demande, la PME familiale a fait appel ces derniers mois à 90 intérimaires pour accélérer les cadences, week-end compris. Ses 240 salariés ont reçu l'an dernier 3,6 mois de salaire au titre de l'intéressement et de la participation, mais « cette année, ce sera beaucoup plus », annonce Jean-Louis Desjoyaux.
« L'activité a augmenté de près de 40 %, avec 13.000 bassins vendus. C'est hallucinant », convient le chef d'entreprise, qui prépare son fils Nicolas à lui succéder un jour. Actuel directeur commercial, ce dernier organise le développement de la marque française aux États-Unis, le premier marché mondial, à partir de sa filiale basée à Atlanta. À l'exception du Brésil, les autres filiales sont situées en Europe (Portugal, Espagne, Italie, Allemagne), tandis que celle vouée au difficile marché chinois a été revendue l'an dernier à un importateur.

Cours de Bourse multiplié par près de 3

La progression attendue des bénéfices devrait encore accentuer la hausse du titre coté sur Alternext Paris, avec environ un quart de flottant : le cours atteint 31 euros, contre moins de 11 euros au début du premier confinement, ce qui valorise l'entreprise à près de 280 millions. « La Bourse peut être excessive dans les deux sens », prévient Jean-Louis Desjoyaux, qui y a introduit son entreprise en 1992. Néanmoins, il pronostique « une tendance lourde qui nous assure de la croissance sur les prochaines années, à moins que la météo ne devienne exécrable. » Il observe aussi une évolution vers des bassins de plus petite taille , à cause de la raréfaction et du renchérissement des terrains disponibles.
La confiance des dirigeants tient compte de la forte progression dans certains pays. La plus spectaculaire est en train de s'opérer sur le très rentable marché allemand, où la société compte une soixantaine de collaborateurs avec 55 concessionnaires. « C'est devenu notre premier débouché à l'export. On prévoit d'y vendre 3.000 bassins l'an prochain, soit 50 % de plus que cette année », avance Jean-Louis Desjoyaux. Ce grand amateur de football, qu'il pratique régulièrement à 68 ans, ne cache pas sa fierté d'avoir fabriqué celui de la légende d'outre-Rhin, « Kaiser » Franz Beckenbauer.

L'Allemagne, premier débouché à l'export

Sur le territoire français, qui représente encore près des deux tiers de ses débouchés , la baisse de fréquentation des 6.500 bassins des piscines publiques, qualifiées de « modèle obsolète » par la Cour des comptes dans un rapport de 2018, se poursuit. Tandis que se développent de nouvelles offres de loisirs telle que la location chez des particuliers, même si ces bassins ne permettent pas véritablement, pour la plupart, la pratique sportive de la natation.
Desjoyaux a consacré sur le premier semestre près de 6 millions d'euros à son parc de machines et de nouveaux moules. Il investit aussi dans la R & D et élargit son offre d'accessoires, qui représentent 35 % du chiffre d'affaires. La fabrication de moellons en plastique plus simples et rapides à installer dans le soubassement des bassins en fait désormais partie. « Un nouvel équipement de balnéothérapie, à l'aide d'un procédé de massage par aspiration cutanée », sera bientôt proposé à ceux qui expriment des attentes de bien-être », annonce Jean-Louis Desjoyaux, dont l'entreprise va agrandir ses locaux de 7.000 mètres carrés.

Article paru dans LesEchos - Journaliste : Denis Meynard.

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