PARIS, 30 juillet (Reuters) - Un embargo sur le groupe minier Norilsk Nickel dans le cadre des sanctions occidentales contre la Russie pénaliserait les utilisateurs de nickel en Europe et aux Etats-Unis plutôt que Norilsk lui-même, a estimé mercredi le directeur général d'Eramet.

Norilsk, premier producteur mondial de ce minerai nécessaire à la fabrication de l'acier inoxydable, n'a pas été concerné jusqu'ici par les mesures prises par l'Occident pour punir Moscou de son soutien aux séparatistes pro-russes d'Ukraine.

"Personne ne s'attend à ce que des sanctions contre la Russie et Norilsk puissent affecter la production de Norilsk puisque Norilsk vendra en Chine s'il n'arrive plus à vendre ailleurs", a déclaré Patrick Buffet lors de la présentation des résultats semestriels du groupe minier français.

"Il est peu probable qu'un embargo par l'Europe se matérialise parce que ce serait se tirer une balle dans le pied (...) La conséquence, ce serait une flambée des primes (sur le marché physique du nickel) en Europe et un discount en Asie", a-t-il ajouté.

L'éventualité la plus probable concernant Norilsk est celle d'un embargo de la part des Etats-Unis seulement, qui ferait grimper les primes dans ce pays mais sans affecter le marché mondial, a estimé Patrick Buffet.

Les prix du nickel ont déjà fortement monté cette année après un embargo à l'export décrété par l'Indonésie sur ce minerai, qui a restreint l'approvisionnement chinois.

Selon des responsables d'Eramet, on estime que les stocks chinois de minerai de nickel indonésien ont diminué de moitié ces cinq derniers mois, ce qui suggère qu'ils pourraient être à sec d'ici quelques mois et provoquer un bond de la demande chinoise. (Gus Trompiz, Dominique Rodriguez, édité par Marc Joanny)

Valeurs citées dans l'article : ERAMET, GMK Noril'skiy nikel' OAO