Paris (awp/afp) - Le géant des services pétroliers Schlumberger a accusé une perte nette de 7,38 milliards de dollars au premier trimestre, plombé par une lourde charge de 8,5 milliards de dollars liée à l'impact de la pandémie du Covid-19 sur le secteur de l'énergie.

Cette charge colossale s'explique par des dépréciations face au "recul significatif des valorisations du marché en mars", a expliqué le groupe dans un communiqué.

Schlumberger, une multinationale basée à Houston (Texas, sud des États-Unis), avait dégagé au premier trimestre 2019 un bénéfice net de 421 millions de dollars.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net par action qui fait référence à la Bourse de New York où le groupe est coté, s'est quant à lui élevé à 25 cents pour les trois premiers mois de 2020, en chute de 17% sur un an mais légèrement supérieur à la prévision médiane des analystes compilée par le fournisseur de services financiers Factset (24 cents).

En conséquence, le titre de Schlumberger bondissait vendredi à Wall Street, grimpant de 5,48% à 14,82 dollars.

Alors que la rapide expansion de la pandémie du Covid-19 paralyse l'économie sur la majeure partie du globe et a fait dégringoler les cours du baril, Schlumberger a cependant vu son chiffre d'affaires trimestriel reculer de 5%, à 7,45 milliards de dollars.

"La crise sanitaire et économique sans précédent (...) a pénalisé de façon grandissante le secteur. L'impact a été amplifié à la fin du trimestre par une nouvelle bataille pour gagner des parts de marché parmi les grands producteurs pétroliers mondiaux", observe le PDG du groupe Olivier Le Peuch, cité dans le communiqué.

"Ce double +cygne noir+ (catastrophe inattendue, NDLR) a provoqué des chocs simultanés pour l'offre et la demande de pétrole dans l'environnement le plus compliqué pour notre secteur depuis des décennies", a-t-il averti.

Une chute de 17% des revenus en Amérique du Nord -reflétant le recul des dépenses des entreprises clientes du groupe et de la forte baisse de l'activité sur fond de chute des cours- n'a pas pu être compensée par un maintien relatif dans les régions Europe/Afrique (+3%) et Asie/Moyen-Orient (+4%).

Pour ménager la trésorerie du groupe, "nous réduisons nos coûts structurels et variables, nous restructurons notre organisation pour s'adapter à l'activité où nécessaire, y compris en mettant à l'arrêt des employés, en réduisant les salaires et les effectifs, et en fermant des sites", a souligné M. Le Peuch.

La société, qui développe des technologies destinées au forage de puits pétroliers et à la construction de puits et plates-formes, a également sabré son dividende de 75% et prévoit des dépenses d'investissement (Capex) d'environ 1,2 milliard de dollars pour l'exercice 2020, en baisse de 30% par rapport à 2019.

afp/rp