L'Etat possède une participation de 25% dans la SNCM et l'actionnaire privé Veolia, coactionnaire avec la Caisse des Dépôts et Consignations de Transdev, qui détient 66% de la compagnie, entend se désengager.

"Je puis vous assurer que, pour ce qui nous concerne, ces négociations seront menées de bonne foi et avec la volonté d'aboutir dans les meilleurs délais", précise le courrier du PDG de Transdev, Jean-Marc Janaillac, à Frédéric Cuvillier.

Transdev précise dans cette lettre obtenue par Reuters qu'une issue positive à ces négociations dépend du "traitement" des 440 millions d'euros d'aides d'Etat que la SNCM doit rembourser après sa condamnation par l'UE.

L'entreprise ajoute "qu'à (sa) connaissance, rien dans la situation financière actuelle" de la SNCM ne justifie qu'une procédure soit engagée devant le tribunal de commerce.

Dans une lettre aux responsables syndicaux de la SNCM, qui ont mis mardi un terme à une grève de sept jours déclenchée pour obtenir des assurances sur l'avenir de la Société nationale Corse Méditerranée, Frédéric Cuvilier rappelle les engagements de l'Etat, dont l'achat de quatre nouveaux navires.

"Le gouvernement confirme sa détermination pour la continuité de la SNCM sur les bases de son plan long terme", y dit-il en annonçant qu'une réunion sur "l'évolution de l'actionnariat sera organisée dans les prochaines semaines".

UN ACTIONNARIAT "D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE"

Elle mettra autour de la table les ministres des Transports et des Finances, Transdev et des actionnaires salariés, qui détiennent 9% de la compagnie.

"Dès à présent, l'Etat se mobilise pour trouver d'ici la fin de l'année un actionnariat industriel portant le redressement de l'entreprise sur les bases de son plan industriel", ajoute Frédéric Cuvillier.

Un responsable interministériel sera désigné pour coordonner les démarches de l'Etat, en lien avec Transdev et les actionnaires salariés, précise-t-il.

Veolia avait proposé à plusieurs reprises de saisir le tribunal de commerce face aux difficultés de l'entreprise, ce qui a été refusé par la direction de la compagnie maritime qui assure notamment la liaison entre la Corse et le continent.

L'avenir de la SNCM reste suspendu à l'obligation de rembourser 440 millions d'euros d'aides d'Etat jugées illégales par l'Union européenne, ce qui provoquerait sa faillite et la mise à pied de ses 2.600 salariés. L'Etat lui a accordé fin décembre une avance de trésorerie de 30 millions d'euros.

Le gouvernement, a rappelé Frédéric Cuvillier dans sa lettre aux syndicats dont Reuters a eu copie, "a engagé tous les recours" pour contester la décision de la Commission européenne.

Les syndicats demandent à l'Etat de faire entrer la Caisse des Dépôts directement dans le capital de la SNCM afin de sécuriser le projet industriel de la compagnie.

Le conseil de surveillance de la SNCM a donné le 18 mars pouvoir au président du directoire pour signer une lettre d'intention de commande de quatre navires avec les chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Un conseil de surveillance de la SNCM a été programmé le 14 avril. L'un des principaux points de son ordre du jour porte sur le financement de ces navires.

(Edité par Yves Clarisse)

par Jean-François Rosnoblet

Valeurs citées dans l'article : VEOLIA ENVIRONNEMENT, Siem Shipping Inc