Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers évoluaient à la hausse vendredi, malgré un contexte maussade qui a poussé le bitcoin et l'euro à des niveaux très bas.

En Europe, Paris prenait 1,09%, Londres 1,15%, Francfort 1,01% et Milan 0,86% vers 09h45. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI gagner vers 10h15 0,68%.

Les places asiatiques se sont montrées plus vigoureuses avec Tokyo qui a pris 2,64% et Hong Kong 2,6%. Shanghai n'a grappillé que 0,96%. Jeudi, la Bourse de New York a fini mitigée au terme d'une séance volatile, le Dow Jones ayant clôturé sa sixième séance consécutive de baisse.

"Si vous cherchez la nouvelle positive qui est responsable de la reprise ce matin, vous n'en trouverez pas", prévient Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. La semaine a jusqu'ici été mouvementée et très volatile sur des marchés financiers plombés par un cocktail de risques: tour de vis monétaire, inflation record, risque de récession et conflit géopolitique en Europe.

Dans ce contexte, "le dollar américain a continué à faire office de valeur refuge", constate Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Le billet vert a atteint un nouveau plus haut en cinq ans face à la monnaie européenne qui est tombée sous la barre des 1,04 dollar pour un euro jeudi. L'euro s'adjugeait 0,18% à 1,0399 dollar vers 07H45 GMT.

L'aversion au risque des investisseurs a en revanche poussé le bitcoin à un plus bas depuis fin 2020 jeudi. Vendredi il tentait un rebond (+6,26% à 30'320 dollars) après avoir perdu 35% de sa valeur depuis le début de l'année. Les marchés sont obnubilés par la banque centrale américaine, la Fed, et le rythme de ses hausses de taux directeurs pour lutter contre une inflation galopante.

Jeudi, Jerome Powell, le patron de la Fed, a averti que le contrôle de l'inflation "ne se ferait pas sans douleur". "Le plus douloureux serait (...) que l'inflation reste ancrée dans l'économie à des niveaux élevés", a-t-il dit dans une interview à Marketplace, l'émission économique quotidienne de la radio publique NPR.

Il s'est aussi dit en faveur de deux hausses de 0,5 point de pourcentage lors des deux prochaines réunions "si l'économie évolue comme prévu" et, selon Bloomberg, il a réaffirmé que la Fed n'envisageait pas un relèvement des taux de 0,75 point. L'institution monétaire a augmenté ses taux d'un demi-point de pourcentage le 4 mai -la plus forte hausse depuis plus de 20 ans- après une première hausse d'un quart de point en mars.

La suite de son resserrement monétaire pourrait s'avérer plus compliquée qu'initialement anticipé: "la question de savoir si nous pouvons exécuter un atterrissage en douceur ou non, cela peut en réalité dépendre de facteurs que nous ne contrôlons pas", a reconnu Jerome Powell, dont la reconduction à la tête de l'institution a été confirmée jeudi par le Sénat.

Sur le plan géopolitique, les tensions concernant les approvisionnements de gaz russe en Europe inquiètent les investisseurs. "L'utilisation du gaz naturel comme une arme faite par la Russie contre l'Europe a toujours été la plus grande menace pour la zone euro", estime l'analyste d'Oanda Jeffrey Halley, qui ne voit pas le rebond des actions européennes se maintenir.

Softbank sur la défensive

Le titre SoftBank Group a grimpé de 12,22% après une chute de 8% jeudi. Le géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies a subi une perte nette annuelle record de 1.708 milliards de yens (12,5 milliards d'euros), mais l'attitude de son PDG-fondateur, qui a jugé qu'il fallait "être sur la défensive", et les espoirs d'accélération de rachat d'actions ont sauvé le titre.

Le pétrole en petite hausse

Vers 09H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 1,13% à 108,65 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin prenait quant à lui de 0,95% à 107,08 dollars.

afp/vj