Genève (awp) - Le fabricant d'implants dentaires et d'instruments chirurgico-dentaires Straumann a annoncé mardi que ses recettes avaient augmenté au premier semestre 2024, après une surperformance en Asie-Pacifique. Les marchés se sont toutefois focalisés sur le recul de ses revenus en zone EMEA et aux Etats-Unis.

Ainsi, à l'ouverture de la bourse suisse, la nominative Straumann lâchait d'emblée -7,78%, à 128 francs suisses. Vers 10h40, le titre reculait de

8,7% à 126,75 francs suisses, alors que le SLI perdait 0,35%.

Auparavant, le groupe a fait état d'un chiffre d'affaires de 643,8 millions de francs suisses, en hausse de 8,1% sur un an, pour la période allant de janvier à mars. En termes organiques, soit ajustée des effets de change et d'acquisition, la croissance s'est élevée à 15,1%, a-t-il précisé sans dévoiler ses bénéfices.

Les recettes ont été essentiellement portées par la zone Asie-Pacifique, où elles ont bondi de 63,7%, à 130,8 millions de francs suisses. En Chine, où la dynamique s'est avérée très forte, cette performance est due à une reprise après le confinement, qui prévalait encore il y a un an, ainsi qu'un nouveau modèle d'approvisionnement approuvé par le gouvernement.

Baisse du prix des implants en Chine

Le prix des implants dentaires y a ainsi baissé de 50% pour les clients finaux, élargissant ainsi la base des clients, a expliqué à AWP le directeur général de Straumann, Guillaume Daniellot.

"Nous nous attendons à ce que le taux de croissance annuel (CAGR) en Chine se situe entre 15 et 20% au cours des 24 prochains mois", a-t-il affirmé, alors que la base de comparaison pour la Chine sera à nouveau plus exigeante au deuxième trimestre, ce que mettent en avant les observateurs du marché.

Ces résultats contrastent avec le recul des affaires dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) et en Amérique du Nord, où les chiffres d'affaires ont diminué respectivement de 0,9%, à 283,9 millions de francs suisses et de 2,3%, à 177,8 millions.

Incertitudes aux Etats-Unis

"L'appréciation du franc est bien sûr un fort vent contraire pour toutes les entreprises suisses", a souligné la patron de Straumann, qui a admis que sa société faisait face à "des incertitudes", surtout en ce qui concerne le niveau des taux directeurs aux Etats-Unis, dont une baisse rapide ne devrait pas survenir.

"Cela pose problème, car le niveau des taux directeurs a un impact très direct sur les dépenses des consommateurs", a dit M. Daniellot.

Cette incertitude s'est reflétée dans les analyses des experts du marché qui se montraient sur la retenue, voire négatifs mardi matin. Pour la banque Mirabaud, "l'Amérique du Nord continuera à connaître un ralentissement étant donné la persistance d'un environnement macroéconomique morose et d'une faible confiance de la part des consommateurs", estime-t-elle dans un rapport.

Les experts d'UBS pointaient eux aussi la plus faible croissance dans cette région, ainsi que dans la zone EMEA, sujet de préoccupation, selon eux, "d'autant plus que les comparateurs deviennent plus difficiles en Asie-Pacifique à partir du deuxième trimestre de l'année".

Gagner des parts de marché

Pour l'exercice en cours, Straumann se montre toutefois positif. La direction a confirmé les objectifs, soit une croissance organique de près de 10%, et une marge opérationnelle de 24% à 25%. Le groupe reste persuadé qu'il continuera à gagner des parts d'un marché global estimé à plus de 19 milliards de francs suisses.

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