Zurich (awp) - La croissance à long terme observée sur le marché suisse du capital-risque s'est poursuivie et les investissements dans les start-up ont continué de croître en 2022, malgré un environnement difficile. En 2023, le nombre et le volume des tours de table devraient par contre reculer.

Les rondes de financements ont augmenté de 7,9% à 383 opérations en 2022, alors que le volume investi dans les jeunes pousses helvétiques a bondi de 29,7% à près de 4 milliards de francs suisses, selon l'étude Swiss Venture Capital Report 2023 publiée jeudi.

Par secteur, le domaine des technologies de l'information et de la communication ainsi que des technologies financières ("fintech") a attiré la moitié des investissements, soit environ 2 milliards, suivi par celui de la transition énergétique ("cleantech") qui a obtenu 826,9 millions de francs suisses.

Dans la branche pharmaceutique, les start-up actives dans les biotechnologies ("biotech") ont levé 403,7 millions, les techniques médicales ("medtech") 268,7 millions et l'informatique médicale ("healthcare IT") 197,3 millions.

Maximilian Bölck, directeur des investissements chez Swiss Ventures Group, n'est pas surpris par cette évolution favorable. Les besoins croissants en capitaux de ces jeunes sociétés, notamment pour accumuler des réserves en temps de crise et pour tenir jusqu'à la prochaine ronde de financement, expliquent en partie cette tendance. Cette dernière a également été soutenue par le "comportement défensif des investisseurs" qui veulent renforcer leurs portefeuilles de placement, a indiqué M. Bölck à l'agence AWP.

Parmi les plus importants tours de table se trouvent le spécialiste du captage de CO2 Climeworks, qui a levé en 2022 quelque 600 millions, grâce notamment à des investisseurs comme le gestionnaire d'actifs Partners Group, le réassureur Swiss Re et la société d'investissement BigPoint Holding. Le genevois Sonarsource, qui développe des logiciels de codage, a obtenu 394,6 millions. La plateforme d'assurances liechtensteinoise Wefox a pour sa part reçu 392 millions.

Des universités suisses réputées

Le canton de Zurich a attiré plus de la moitié des capitaux pour jeunes entreprises, avec 2,1 milliards, suivi des cantons de Vaud (548,6 millions) et Genève (463,1 millions), alors que les investissements ont reculé à Bâle-Ville.

Le dynamisme du secteur des start-up en Suisse s'explique par le bon classement international des universités suisses, notamment dans les domaines technologiques, a ajouté Maximilian Bölck. "Les conditions de base sont bonnes, mais pour de nombreuses jeunes pousses les coûts élevés et la fragmentation du marché du capital-risque constituent un problème", a-t-il averti. Raison pour laquelle de plus en plus souvent des sociétés étrangères de capital-risque participent aux rondes de financement en Suisse. "Mais même pour les meilleures start-up, le capital apporté par les investisseurs est limité."

Pour 2023, M. Bölck anticipe un ralentissement autant au niveau des volumes que du nombre de rondes de financement. Les investisseurs possèdent certes d'importants moyens financiers, "mais n'investissent actuellement qu'à reculons", a-t-il ajouté.

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