Le Premier ministre indien Narendra Modi rencontrera des chefs d'entreprise américains et indiens à Washington vendredi, au dernier jour d'une visite d'État marquée par des promesses d'approfondissement de la coopération entre les États-Unis et l'Inde dans des domaines tels que l'espace, l'intelligence artificielle et l'informatique quantique.

Le président Joe Biden a déroulé le tapis rouge pour M. Modi jeudi, déclarant après environ deux heures et demie d'entretien que les relations économiques entre les deux pays étaient "en plein essor". Les échanges commerciaux ont plus que doublé au cours de la dernière décennie.

M. Modi poursuivra ses entretiens avec de hauts responsables américains lors d'un déjeuner au département d'État avec la vice-présidente Kamala Harris, première Américaine d'origine asiatique à occuper le poste de numéro deux à la Maison-Blanche, et le secrétaire d'État Antony Blinken.

Le dirigeant indien, qui a appelé les entreprises internationales à "fabriquer en Inde", s'adressera ensuite à des chefs d'entreprise au Kennedy Center for Performing Arts.

Les PDG de grandes entreprises américaines, dont FedEx, MasterCard et Adobe, et des représentants d'entreprises indiennes telles que Tech Mahindra et Mastek devraient figurer parmi les 1 200 participants.

M. Modi, qui a vanté "un nouveau chapitre" du "partenariat stratégique" entre les deux pays à la Maison Blanche jeudi, cherche à positionner l'Inde, le pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants) et sa cinquième économie, en tant que puissance manufacturière et diplomatique.

Washington souhaite que Delhi soit un contrepoids stratégique à la Chine, et les accords annoncés cette semaine comprennent plusieurs investissements d'entreprises américaines visant à stimuler la fabrication de semi-conducteurs en Inde et à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine dans le domaine de l'électronique.

La Maison Blanche a également annoncé des projets de coopération en matière d'informatique quantique, de recherche scientifique et d'innovation technologique, ainsi que des projets de fabrication d'armes en Inde.

Certains analystes politiques s'interrogent toutefois sur la volonté de l'Inde de s'opposer à Pékin sur Taïwan et d'autres questions. Washington a également été frustré par les liens étroits de l'Inde avec la Russie, alors que Moscou fait la guerre en Ukraine.

S'adressant au Congrès américain jeudi, M. Modi a répété qu'"il ne s'agit pas d'une ère de guerre" et a appelé au "dialogue et à la diplomatie" pour mettre fin au conflit.

Vendredi soir, M. Modi s'adressera aux membres de la diaspora indienne, qui ont été nombreux à se rendre aux manifestations organisées pendant sa visite pour lui rendre hommage avec enthousiasme, scandant parfois "Modi ! Modi ! Modi !", malgré les protestations des autres.

Des militants ont demandé à l'administration Biden de dénoncer publiquement ce qu'ils décrivent comme une détérioration de la situation des droits de l'homme en Inde sous Modi, en citant des allégations de mauvais traitements infligés à des dissidents indiens et à des minorités, notamment musulmanes.

M. Biden a déclaré avoir eu une discussion "directe" avec M. Modi sur des questions telles que les droits de l'homme, mais les responsables américains soulignent qu'il est vital pour la sécurité nationale et la prospérité économique de Washington de s'engager auprès d'une Inde en plein essor.

Interrogé lors d'une rare conférence de presse jeudi sur ce qu'il comptait faire pour améliorer les droits des minorités, notamment des musulmans, M. Modi a insisté sur le fait qu'il n'y avait "aucune possibilité de discrimination" au sein de son gouvernement. (Reportage de Simon Lewis ; Rédaction de Don Durfee et Grant McCool)