Telefonica s'octroie 3,81% à 3,70 euros alors que le gouvernement espagnol a annoncé l'acquisition de 10% du capital du géant ibérique des télécoms avec l'objectif d'en devenir un "actionnaire public de référence". Cet investissement est évalué à 2 milliards d'euros. L'Etat espagnol a fait cette annonce peu après la fermeture de la Bourse de Madrid, hier soir. Il a justifié sa décision par le fait que Telefonica est "une des principales compagnies du pays, leader dans le secteur des télécommunications" et d'une importance "clé dans d'autres domaines stratégiques".

Cette prise de participation se fera par l'intermédiaire de la Société publiques des participations industrielles" (SEPI), véhicule d'investissement de l'Etat espagnol.

Cette même SEPI, qui s'était extirpée du capital de Telefónica en 1997, avait annoncé le 31 octobre mener une "analyse exploratoire" en vue d'une "éventuelle prise de participation" dans la société.

Pour Invest Securities, cette prise de participation vise à fournir " une plus grande stabilité de l'actionnariat " de Telefonica pour atteindre ses objectifs et sauvegarder ses capacités stratégique. "Si cette annonce devrait engendrer un flux acheteur sur le titre, l'impact se veut limiter selon les dires de SEPI et surtout cette entrée au capital diminue un éventuel attrait spéculatif sur le dossier."

Début septembre, le groupe semi-public saoudien Saudi Telecom Company (STC) avait annoncé l'acquisition de 9,9% du capital de Telefónica pour un montant total de 2,1 milliards d'euros.

La réapparition de l'Etat dans le capital du géant espagnol des télécoms intervient alors que l'entreprise, lourdement endettée, traverse une période compliquée symbolisée par la suppression de plus de 5100 postes en Espagne d'ici à 2026, soit un tiers de ses effectifs dans ce pays, dans le cadre d'un plan d'économie censé améliorer sa rentabilité.

Présent dans 12 pays, Telefonica emploie actuellement 16500 personnes en Espagne, sur un total de 100000 dans le monde.