Madrid (awp/afp) - Le géant espagnol des télécommunications Telefonica a annoncé lundi détenir 93% du capital de sa filiale allemande à l'issue de son offre publique d'achat (OPA) lancée début novembre, pour laquelle il a déboursé près de 1,5 milliard d'euros.

Le groupe de télécoms détenait initialement 71,8% de sa filiale allemande. Il avait annoncé le 7 novembre vouloir acquérir les 28,2% restants pour monter à 100% de sa filiale dans le cadre de la réorganisation de ses activités en Europe.

A l'issue de la période d'acceptation, qui a pris fin le 17 janvier, le groupe a acquis 21,2% des actions de Telefonica Deutschland, "pour un montant total de 1,483 milliard d'euros", précise le groupe espagnol dans un communiqué.

Le géant des télécoms, qui avait prévu initialement de débourser 2 milliards d'euros pour cet achat, précise que l'opération sera conclue le 26 janvier, aucune approbation réglementaire n'étant requise pour sa réalisation.

Cette annonce a été bien accueillie à la Bourse de Madrid, où le titre Telefonica gagnait 0,35% à 09H15 GMT. Le titre de Telefonica Deutschland restait pour sa part stable (-0,08%) à la Bourse de Francfort.

Telefonica, qui a des activités dans 12 pays et revendique 384 millions de clients dans le monde, avait justifié début novembre l'opération par sa volonté de se consolider sur le marché allemand, "l'un des plus attrayants et les plus stables d'Europe".

Le groupe espagnol, aux prises avec une dette de près de 27 milliards d'euros et confronté à une forte concurrence, a engagé depuis fin 2019 un recentrage de son activité en Europe et au Brésil, au détriment de l'Amérique latine.

Telefonica Deutschland est l'un des principaux opérateurs téléphoniques en Allemagne, avec 44 millions de lignes téléphoniques. Cette filiale a été fortement chahutée en Bourse l'été dernier après avoir perdu un important client.

La clôture de cette opération survient quatre mois après l'entrée surprise au capital du groupe espagnol du saoudien Saudi Telecom Company (STC), qui a acquis 9,9% de son capital pour 2,1 milliards d'euros.

Cette opération a poussé l'Etat espagnol à effectuer fin décembre son retour au capital du groupe de télécoms, en rachetant 10% du groupe via la Société publique des participations industrielles (SEPI), sortie de Telefonica en 1997.

Le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez avait alors justifié sa décision par l'importance des activités de Telefónica pour "la sécurité et la défense", le groupe offrant des services de télécommunications à l'armée espagnole.

afp/al