Genève (awp) - Le développeur de logiciels bancaires Temenos aurait capté l'attention du fonds suédois EQT. La société d'investissement évalue actuellement une potentielle acquisition du groupe genevois, rapporte mercredi Bloomberg, citant des sources proches du dossier. Contactés par AWP, Temenos et EQT n'ont pas souhaité commenter des "spéculations".

Les investisseurs ont semblé enthousiasmés par cette nouvelle. Après avoir bondi de 16% à l'ouverture, le titre Temenos a quelque peu calmé ses ardeurs pour néanmoins finir la séance en forte hausse de 8,3% à 132,95 francs suisses. L'indice SLI a pour sa part abandonné 0,32%.

En cas de succès de l'opération, cette acquisition serait la plus importante pour une entreprise cotée en Europe en 2021, selon les calculs de Bloomberg.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), l'affaire manque de clarté à ce stade. L'analyste Andreas Müller rappelle que Temenos a été par le passé la cible de nombreuses rumeurs de reprise qui n'ont finalement pas abouti.

Il est fort probable que le fonds suédois soit intéressé par les revenus récurrents - donc stables - du groupe genevois. Sur la base de ces recettes, l'action est relativement chère, avec un ratio de 21x, note la ZKB. Par rapport aux autres développeurs de logiciels bancaires, Temenos dispose d'une faible part de revenus récurrents, de 53%.

L'établissement cantonal estime que la juste valeur de l'action est de 138 francs suisses, ce qui veut dire que le titre est légèrement sous-évalué. La recommandation "pondérer au marché" reste de mise.

EQT est surtout connu en Suisse pour avoir racheté en 2016 les activités de services aux voyagistes du groupe Kuoni, désormais séparées en deux entités, le prestataire de services de visas VFS Global et Kuoni Global Travel Services.

Spécialisée dans le capital-investissement et le capital-risque, la société présente une masse sous gestion de 70 milliards d'euros (74,5 milliards de francs suisses) répartis dans 27 véhicules de placement. Les entreprises en portefeuille représentent 29 milliards d'euros de recettes et son localisées en Europe, en Asie-Pacifique et sur le continent américain.

Le fonds suédois - allié à l'américain Hellman & Friedman - se démène actuellement pour reprendre Zooplus. Les deux partenaires ont relevé mi-octobre leur offre d'achat, proposant un total de 3,3 milliards d'euros pour cette plateforme allemande de vente en ligne de produits animaliers.

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