New York (awp/afp) - Les dix patrons les mieux payés des fonds d'investissements américains ont gagné plus de dix milliards de dollars en 2015, année noire pour l'industrie sur fond de volatilité des marchés financiers, selon le magazine spécialisé Alpha.

Kenneth Griffin, du fonds Citadel, et James Simons de Renaissance Technologies sont les co-leaders de cette liste avec 1,7 milliard de dollars chacun. Par comparaison, Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, banquier le mieux payé de Wall Street en 2015, a perçu 30 millions de dollars. Jamie Dimon, patron de JPMorgan Chase, première banque américaine par actifs, a reçu 27 millions de dollars de rémunération (salaire fixe, stock-options et bonus).

Au total, les dix patrons de fonds d'investissements les mieux payés aux Etats-Unis ont gagné 10,07 milliards de dollars, y compris la hausse de la valeur de leur part au sein de leurs fonds d'investissement. Outre MM. Griffin et Simons, trois autres gestionnaires ont dépassé le milliard de dollars: Raymond Dalio chez Bridgewater Associates et David Tepper (Appaloosa Management) avec 1,4 milliard de dollars chacun et Israel Englander de Millennium Management avec 1,15 milliard de dollars.

Aucun des investisseurs activistes ayant le plus fait parler d'eux en 2015 - Daniel Loeb, Nelson Peltz, Bill Ackman - ne figure dans le top 10.

Selon Alpha, le gain moyen des patrons de fonds d'investissements américains était de 275 millions de dollars en 2015, soit le niveau le plus bas en cinq ans.

L'année 2015 a été qualifiée de noire pour les fonds, quasiment la moitié d'entre eux ayant perdu de l'argent, selon Alpha. Cela s'est traduit par des pertes évaluées en milliards de dollars pour les investisseurs qui leur confient leurs actifs à gérer. C'est le cas de Bridgewater, qui gère pour 150 milliards de dollars mais dont les investisseurs ont vu leurs actifs perdre 7% de leur valeur l'an dernier.

Ces dernières années, les fonds d'investissements ont investi dans des segments financiers à hauts risques abandonnés par les banques à la demande des régulateurs. Ils accordent par exemple des crédits, souvent sous la forme de produits financiers, à des ménages fragiles et des lignes de crédits aux PME.

L'an dernier, le secteur gérait pour 2.900 milliards de dollars d'actifs, contre 539 millions en 2001.

Si la régulation bancaire s'est durcie et que les régulateurs envisagent d'encadrer davantage les rémunérations des banquiers, les hedge funds échappent encore à la règlementation et peuvent ainsi attirer les meilleurs talents avec des rémunérations colossales.

afp/rp