Berlin (awp/afp) - Le conglomérat allemand Thyssenkrupp a relevé mardi ses prévisions de résultats pour 2020/2021, après avoir divisé par plus de quatre sa perte nette sur un an au deuxième trimestre, grâce à une reprise de ses activités, portées par le marché chinois.

Le groupe, en pleine restructuration, table désormais sur un bénéfice opérationnel ajusté annuel (Ebit) "à trois chiffres", après l'avoir estimé "presque à l'équilibre" en début d'année, a-t-il indiqué mardi.

Il prévoit une hausse "à deux chiffres" de son chiffre d'affaire, contre une hausse "à un chiffre" estimé précédemment, mais si les revenus resteront sous le niveau d'avant la pandémie.

"Nous avons continué à gagner du terrain au deuxième trimestre", s'est félicité Marina Merz, la PDG du groupe, citée dans un communiqué.

Après une année marquée par la pandémie de Covid-19, le groupe a vu au deuxième trimestre de son exercice décalé (janvier à mars) la poursuite d'une reprise entamée au premier trimestre.

Pour autant, le géant allemand, déjà fragilisé avant même la crise sanitaire, s'attend de nouveau cette année à enregistrer une perte nette de plusieurs centaines de millions d'euros.

Le conglomérat, qui produit aussi bien des tôles d'acier que des sous-marins, a fait état au deuxième trimestre d'une perte nette de 211 millions d'euros, contre 948 millions à la même période l'an dernier, soit une division par plus de quatre.

Sa perte opérationnelle ajustée (Ebit) atteint 69 millions d'euros (-462 millions au deuxième trimestre 2019/2020).

Thyssenkrupp est porté par ses activités industrielles, qui se reprennent grâce au dynamisme du marché chinois.

L'activité de composants industriels voit son chiffre d'affaires bondir de 9%, tandis que la division automobile croît de 6%.

La filière acier poursuit sa reprise entamée au premier trimestre, avec un chiffre d'affaire en hausse de 8%, grâce aux commandes venues de "l'industrie automobile".

Thyssenkrupp a voulu un temps se séparer de cette activité, qui plombait ses résultats, alors que le groupe fait face à une crise structurelle depuis plusieurs années, aggravée par la pandémie de coronavirus.

Après avoir reçu plusieurs propositions, dont celle du géant sidérurgique britannique Liberty Steel, l'allemand a finalement décidé en février de conserver sa filiale à ce stade.

Pour relancer l'activité, le groupe compte sur le développement de l'acier propre, fait avec de l'hydrogène issue d'énergies renouvelables.

Mais cette transition se fera au prix de la suppression de près de 3.750 emplois, dans le cadre d'un plan de suppression de plus de 11.000 postes, annoncé mi-novembre.

afp/al