Zurich (awp) - Le nouveau directeur général d'UBS, Ralph Hamers, est rattrapé par son passé. La justice néerlandaise a ouvert une enquête sur une affaire de blanchiment d'argent réglée en 2018 lorsque M. Hamers dirigeait ING. Un tribunal des Pays-Bas a demandé au ministère public d'enquêter sur le rôle de Ralph Hamers dans ce cas.

La Cour d'appel de la Haye a rendu ce mercredi une décision finale dans une procédure liée à la décision de septembre 2018, précise le numéro un bancaire néerlandais. Si les juges ont confirmé l'accord trouvé avec ING, ils ont cependant ordonné des poursuites à l'encontre de son ex-directeur général, qui a travaillé 29 ans au sein de l'établissement, dont six à sa tête.

Le nouvel employeur de Ralph Hamers reste néanmoins convaincu de son choix. "UBS a pleinement confiance dans la capacité de Ralph Hamers à diriger" le groupe, a réagi le président Axel Weber dans une prise de position aux employés qu'a pu consulter AWP. Cette procédure judiciaire intervient à peine plus d'un mois après l'arrivée de M. Hamers à la tête de l'établissement zurichois, l'ex-patron Sergio Ermotti ayant passé la main début novembre.

Dans cette note, M. Weber souligne l'engagement de Ralph Hamers depuis son arrivée à la tête de la banque aux trois clés. L'Allemand assure que les antécédents du nouveau patron étaient connus et avaient été pris en considération par le conseil d'administration.

La Finma vote la confiance

L'organe de surveillance a notamment sollicité un point de vue externe sur cette affaire de blanchiment d'argent chez ING. "Nous étions pleinement satisfait du résultat de ces examens indépendants et de l'évaluation faite à l'époque par le procureur néerlandais", affirme Axel Weber dans son message.

Du côté de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), on affirme que l'affaire était connue. "La Finma a évidemment enquêté sur ce cas et l'a traité dans le cadre du processus de nomination et de l'examen des garanties", indique le gendarme financier dans une prise de position. Sur la base des informations disponibles actuellement, l'ouverture de cette enquête ne remet pas en cause le jugement initial de la Finma, affirme cette dernière.

Les faits remontent à une période comprise entre 2010 et 2016 et concernent plusieurs centaines de millions d'euros. Exprimant de "sincères regrets" à l'époque, ING avait dû s'acquitter en 2018 d'une pénalité de 775 millions d'euros (834 millions de francs suisses au cours actuel) en raison d'un contrôle insuffisant sur les comptes de certains clients. A ce jour, il s'agit de l'amende la plus salée de l'histoire des Pays-Bas dans une affaire de blanchiment d'argent.

Dans son communiqué, ING regrette la nouvelle procédure visant Ralph Hamers, estimant qu'il n'existe "aucun motif" de poursuivre les employés ou ex-employés du groupe dans cette affaire.

A la Bourse suisse, l'action UBS n'a pas vraiment été pénalisée par cette annonce. La nominative a terminé la séance en hausse de 0,2% à 12,90 francs suisses, alors que l'indice vedette SMI a pris 0,35%.

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