Zurich (awp) - UBS a fait moins bien qu'attendu au deuxième trimestre, dans un contexte de marché difficile. Le numéro un bancaire helvétique a tout de même réussi à augmenter son bénéfice et à baisser légèrement ses charges. Il s'attend à une activité clients moindre au troisième partiel.

Entre avril et fin juin, les recettes sont restées quasi stables au regard du 2e trimeestre 2021 à 8,91 milliards de dollars (8,52 milliards de francs suisses). Les charges d'exploitation du groupe ont baissé de 1% à 6,29 milliards de dollars, selon le communiqué du numéro un bancaire helvétique mardi. Le bénéfice net s'est inscrit à 2,1 milliards de dollars, en progression de 5% sur un an. Sur le semestre, les gains ont totalisé 4,2 milliards. Ces indicateurs sont inférieurs aux attentes du consensus AWP.

"Le deuxième trimestre a été l'une des périodes les plus difficiles pour les investisseurs ces dix dernières années", a souligné le directeur général Ralph Hamers, cité dans le communiqué, pointant l'inflation, la guerre en Ukraine ou encore les confinements en Chine.

Les clients ont apporté de nouveaux actifs nets générant des commissions à hauteur de 400 millions de dollars. Sur la période, les actifs générant des commissions ont reculé de 12% à 1,24 milliard, à mettre sur le compte de la performance négative des marchés et des effets de change.

Dans la gestion de fortune, coeur de métier d'UBS, le bénéfice avant impôts a décru de 11% à 1,1 milliard de dollars, en raison de revenus moindres et d'une hausse des dépenses opérationnelles. Il s'est envolé de 276% dans la division de gestion d'actifs, à 959 millions, grâce à la cession de la coentreprise avec Mitsubishi.

La banque d'affaires a vu cet indicateur plonger de près de 40% à 410 millions de dollas, en raison d'une baisse des revenus partiellement compensée par des dépenses d'exploitation réduites.

Contrôle des coûts et embauches

La direction d'UBS se dit en mesure de bien naviguer en termes de contrôle des coûts malgré l'inflation. Cette année, 400 millions de dollars d'économies sur le milliard prévu d'ici 2023 seront atteints, a assuré M. Hamers. La banque mise aussi sur des gains de productivité, notamment grâce au numérique. Le CEO a aussi annoncé relancer les recrutements, par exemple de conseillers aux Etats-Unis. Au 30 juin, l'institut comptait presque 71'300 équivalents temps plein, soit 400 de moins qu'en mars.

Indicateur de rentabilité très suivi, le rendement des fonds propres de première catégorie a atteint 14,2% quand UBS visait environ 13%. Le ratio coût/revenu s'est amélioré à 70,6%, après 72,8% un an plus tôt. Pour chaque franc gagné, l'établissement dépense 70,6 centimes pour couvrir ses frais.

Concernant la Russie, l'exposition directe au pays a diminué à 300 millions au 30 juin après 400 millions trois mois plus tôt. Environ 0,4% des actifs investis dans la division de gestion de fortune étaient liés à des clients russes, contre 0,7% au 31 mars.

Le programme de rachat d'actions s'est poursuivi, pour 1,6 milliard de dollars de titres acquis, soit 3,3 milliards sur six mois. La banque compte en racheter pour 5 milliards de dollars cette année.

Dans un contexte de niveaux d'actifs bas, d'une grande volatilité et de taux en hausse, UBS se dit bien positionnée pour soutenir ses clients "dans un environnement qui reste incertain". Elle prévient toutefois que ces incertitudes vont continuer de doucher l'humeur des détenteurs de comptes, en plus d'une "saisonnalité normale". Cela pourrait affecter les niveaux d'activité de la clientèle au troisième partiel.

Jefferies se montre surpris par des chiffres inférieurs aux attentes à tous les niveaux, même s'il était clair que l'environnement de marché allait aussi affecter le numéro un bancaire suisse.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) retient que les flux d'argent ont été légèrement positifs vers la division de gestion de fortune et même très positifs en provenance d'Asie, quand Julius Bär, dont les résultats ont été publiés lundi, a au contraire enregistré d'importantes sorties de fonds.

Les investisseurs n'ont pas du tout goûté les annonces d'UBS, l'action de la première banque helvétique terminant la séance en lanterne rouge du SMI, après une dégringolade de 9,44% à 14,63 francs suisses, alors que l'indice phare a cédé 0,24%.

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