Son administrateur délégué Alessandro Profumo a eu beau affirmer face aux questions pressantes des analystes qu'il n'y avait aucune surprise et que la banque, la plus exposée en Italie aux marchés internationaux, était solide, l'action dégringolait de 8,5% à 2,82 euros en fin de matinée après avoir été suspendue et sa cotation retardée d'une heure.

L'indice DJ Stoxx des bancaires européennes reculait de 7,6%.

Vendredi encore, les dirigeants d'UniCredit excluaient une augmentation de capital ou une réduction du dividende.

"Il n'y a pas de surprise. Ce n'est pas une question de surprise (...) C'est une question de marché qui se détériorent", a déclaré Alessandro Profumo aux analystes. "Nous sommes et continuons à être une banque très solide."

Lors d'une réunion exceptionnelle dimanche, le conseil d'administration a approuvé une augmentation de capital de trois milliards d'euros et décidé de verser le dividende en actions. Le groupe veut relever son ratio de solvabilité Tier One dit des fonds propres durs à 6,7%, contre 5,7% à fin juin et 6,2% prévu.

La banque a également décidé du lancement d'une émission d'obligations convertibles qui serait proportionnelle au montant généré par l'augmentation de capital.

La banque va demander l'autorisation d'émettre 973 millions d'actions nouvelles au prix unitaire de 3,083 euros.

Unicredit a aussi abaissé sa prévision de résultat pour 2008 à 39 centimes par action (avant l'augmentation de capital), contre 52 centimes.

Interrogé sur les prévisions pour 2010, Alessandro a répondu: "le scénario extérieur est très difficile à prévoir".

UniCredit réalise la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger alors qu'en Italie les pratiques de prêts bancaires sont très prudentes.

Les documents diffusés aux analystes soulignent "un manque de confiance sans précédent entre opérateurs financiers."

Profumo avait dû démentir la semaine dernière son départ après une chute de 20% de son cours de Bourse en deux séances.

Dimanche, Silvio Berlusconi a indiqué que son gouvernement allait remettre sur la table l'idée d'un plan de sauvetage commun des banques lors de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne lundi, mais l'Allemagne a répondu qu'elle restait opposée à une action commune.

Jo Winterbottom, version française Danielle Rouquié