New York (awp/afp) - Plusieurs maisons de disques, dont Universal, ont lancé des poursuites aux Etats-Unis contre la société spécialisée dans l'intelligence artificielle Anthropic, accusée d'avoir utilisé des paroles protégées par des droits d'auteur pour développer ses produits d'IA.

Le recours, déposé mercredi devant un tribunal fédéral du Tennessee et consulté par l'AFP, s'inscrit dans le sillage de poursuites similaires lancées par des créateurs contre des entreprises spécialisées dans l'IA dite générative pour avoir utilisé leurs oeuvres sans leur accord.

Les maisons de disques affirment que lorsque son interface Claude 2 est questionné par un utilisateur sur les paroles de tubes comme "I Will Survive" de Gloria Gaynor ou "Halo" de Beyoncé, l'outil d'intelligence artificielle fournit des réponses contenant "des textes entiers ou des portions importantes".

Les plaignants reprochent également au chatbot d'aller puiser dans du contenu protégé par des droits d'auteur même lorsqu'il ne reçoit pas de requête spécifique pour cela, en particulier lorsqu'il est enjoint d'écrire une chanson sur un thème précis ou dans le style d'un artiste bien réel.

Ils arguent également du fait qu'Anthropic "profite largement" de ces oeuvres, "pourtant Anthropic ne paie rien aux éditeurs, aux auteurs ni aux innombrables propriétaires de droits d'auteurs dont les oeuvres protégées sont utilisées par Anthropic pour entraîner ses systèmes d'IA".

Cette société a été créée en 2021 par d'anciens employés d'OpenAI, le concepteur de ChatGPT. Elle est notamment financée par Google et développe des produits en partenariat avec Amazon.

Les plaignants réclament la tenue d'un procès devant un jury et jusqu'à 150.000 dollars par chanson utilisée sans autorisation des ayants-droits, ce qui pourrait représenter des dizaines de millions de dollars.

Sollicité par l'AFP, Anthropic n'a pas immédiatement réagi.

George R.R. Martin, auteur de la saga "Game of Thrones", et d'autres écrivains ont lancé en septembre à New York des poursuites fédérales contre OpenAI, qu'ils accusent d'avoir utilisé leurs oeuvres pour créer ChatGPT au mépris de leurs droits d'auteur.

De nombreuses autres plaintes ont déjà été déposées par des artistes, organisations et codeurs contre OpenAI et ses concurrents.

Début septembre, Microsoft -- principal investisseur d'OpenAI -- a annoncé qu'il fournirait une protection juridique à ses clients poursuivis pour violation de droits d'auteur sur des contenus générés avec ses outils d'IA générative.

afp/rp