Vinci : La valeur du jour à Paris - VINCI fait des emplettes dans les concessions en Amérique latine
Le 08 août 2016 à 11:03
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Vinci (+0,46% à 67,31 euros) évolue en ligne avec le marché parisien. L'annonce d'une acquisition dans les concessions autoroutières au Pérou ne suffit donc pas à raviver l'engouement des investisseurs pour un titre qui reste proche de son plus haut historique de 68,18 euros atteint fin mai. Ce matin, le groupe français a fait savoir qu'il avait signé un contrat avec le groupe brésilien Invepar pour l'acquisition à 100% de la société Lamsac, concessionnaire de la voie express à péage Línea Amarilla, au centre de Lima (Pérou).
Vinci met aussi la main sur Pex, exploitant du système de recouvrement électronique de Lamsac. La transaction porte sur une valeur d'entreprise évaluée, au 31 décembre 2015, à 5,5 milliards de nuevo sol (environ 1,5 milliard d'euros) pour les deux sociétés achetées.
Lamsac a conclu avec la mairie de Lima un contrat de concession à échéance novembre 2049 portant sur la construction, l'exploitation et la maintenance d'une voie express à péage de 25 kilomètres. La finalisation de la transaction et le transfert de l'exploitation interviendront au deuxième semestre 2016, après l'obtention des approbations requises. En 2015, le trafic géré par Lamsac s'est élevé à 134 000 véhicules par jour en moyenne. Il devrait encore augmenter après l'ouverture d'un nouveau tronçon en cours de construction.
Avec cette acquisition, Vinci renforce donc son activité la plus rentable, qui lui permet depuis plusieurs années de compenser les difficultés rencontrées dans la construction. En effet, si les concessions représentent encore une faible part du chiffre d'affaires du groupe - 16% au premier semestre 2016 - elles affichent une marge d'Ebitda de plus de 70% contre moins de 4% pour le BTP.
Chez Vinci, l'activité de concessions se déploie dans deux domaines : les autoroutes donc mais aussi les aéroports. Et dans les deux cas, l'Amérique du Sud apparait comme une zone à fort potentiel de croissance. Ainsi, depuis octobre 2015, le groupe français assure l'exploitation de l'aéroport de Santiago du Chili.
Dans une note récente, Barclays avait mis en avant le statut de valeur défensive de Vinci, notamment grâce à la qualité de son portefeuille dans les concessions et la visibilité que cette activité confère en terme de génération de cash. Le bilan du groupe est sain, notait l'analyste, ce qui lui donne des possibilités de financement d'opérations de croissance externe, notamment dans les aéroports, ou de retour aux actionnaires.
VINCI est le n° 1 mondial des prestations de construction, de concessions et de services associés. Le CA (avant éliminations intragroupe) par activité se répartit comme suit :
- conception et construction d'ouvrages (44,7% ; VINCI Construction) : notamment dans les domaines du bâtiment, du génie civil et de l'hydraulique. Par ailleurs, le groupe développe une activité de construction, de rénovation et d'entretien d'infrastructures de transport (routes, autoroutes et voies ferrées ; Eurovia), de production de granulats (n° 1 français) et d'aménagement urbain ;
- conception, réalisation et maintenance d'infrastructures d'énergies et de télécoms (36,7% ; VINCI Energies et Cobra IS) ;
- gestion déléguée d'infrastructures (16,8% ; VINCI Concessions) : principalement gestion de routes et d'autoroutes (notamment à travers Autoroutes du Sud de la France et Cofiroute), de parcs de stationnement et d'aéroports ;
- autres (1,8%) : notamment promotion immobilière (immobilier résidentiel, immobilier d'entreprise, résidences gérées et services immobiliers).
La répartition géographique du CA est la suivante : France (43%), Royaume Uni (8,6%), Allemagne (7%), Espagne (5%), Europe (13,6%), Amérique du Nord (7,8%), Amérique centrale et du Sud (6,3%), Océanie (3,7%), Afrique (2,7%) et Asie et Moyen-Orient (2,3%).