Zurich/Genève (awp) - La gestion d'actifs de Vontobel continue à être affectée par des reflux de fonds, les investisseurs institutionnels continuant à se montrer prudents face à l'évolution incertaine des taux d'intérêts. La perte de certains clients russes et la fermeture du marché hongkongais ont également pesé sur la performance de la banque de gestion zurichoise.

Les produits "Revenus fixes" dans la division gestion d'actifs ont en particulier souffert de la retenue des détenteurs de capitaux et cette évolution négative devrait se poursuivre, a indiqué le directeur des finances Thomas Heinzl en téléconférence.

"Nous ressentons une certaine attente du bon moment de la part des investisseurs institutionnels, et les risques globaux n'aident pas", a pour sa part expliqué le directeur général Zeno Staub face à la presse à Genève.

Au niveau des reflux d'argent, qui se sont élevés à 2,5 milliards de francs suisses fin septembre, l'arrêt des affaires avec des clients russes domiciliés en Russie et la fermeture de la filiale à Hong Kong ont pesé à hauteur de 1,8 milliard. L'arrêt d'une grande partie des affaires à Hong Kong fait partie des mesures prises dans le cadre du programme d'économies de Vontobel. Quelque 65 millions de francs suisses doivent économisés cette année. Au sujet de la clientèle russe, M. Staub n'a pas donné plus de détail.

L'afflux d'argent nouveau est pour sa part issu de la gestion de fortune en Suisse en particulier, mais également dans l'Union européenne.

Les analystes interrogés par l'agence AWP anticipaient des avoirs sous gestion à 206 et 209 milliards de francs suisses, mais les reflux d'argent se sont avérés plus importants qu'anticipé. Ils étaient attendus à -0,3 et -1,3 milliard.

Continuer à investir

Le développement de Vontobel en Suisse romande est pour son dirigeant "positif tant en terme de gestion d'actifs que d'afflux d'argent frais net. C'est un contributeur important qui représente près de 13 milliards de francs suisses et qui a apporté plus d'un milliard de francs suisses à la croissance de la banque" à fin septembre.

Au sujet des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, qui n'est pas un marché clé pour Vontobel, le directeur général explique ne pas enregistrer de conséquence sur la banque, ajoutant qu'il est aussi "trop tôt pour juger."

"A plus grande échelle, nous nous attendons à une récession globale mais pas de forte intensité. Pour le marché immobilier en réévaluation, une crise est peu probable car les prix suisses sont liés à la demande et elle reste forte," développe M. Staub.

L'établissement a en outre confirmé vouloir engager 50 nouveaux conseillers à la clientèle cette année. Vingt-deux d'entre eux ont déjà rejoint Vontobel, tandis que le reste devrait faire partie du personnel d'ici 2024. "Hormis certains postes très spécifiques, la banque ne souffre pas de la pénurie de main-d'oeuvre ressentie sur le marché," assure M. Staub.

Concernant la vie politique du directeur général, candidat malheureux aux élections fédérales, il se dit motivé de poursuivre sur cette voie tout en continuant de suivre l'établissement bancaire en intégrant son conseil d'administration. "Après 13 ans au sein du groupe, il est bon pour l'entreprise de donner l'opportunité aux nouveaux talents de renforcer la stratégie de la banque à long terme, et pour moi-même de relever de nouveaux défis à 55 ans."

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