Pas de surprise à la lecture de ces derniers, et dans l’ensemble un lot de bonnes nouvelles : les ventes augmentent de 10% par rapport au six premiers mois de l’année précédente, et le profit par action de 8.5% ; le cash-flow est excellent et la distribution de dividendes augmentée de 6%.

Le management projette un chiffre d’affaires compris entre $570 et $600 millions sur l’exercice 2024. Au terme de celui-ci, WD-40 aura très exactement doublé ses ventes en l’espace de quinze ans.

Si la performance mérite d’être saluée, justifie-t-elle pour autant le niveau de valorisation actuel de l’action qui flirte avec cinquante fois les profits ? Le sujet est souvent débattu chez les observateurs et les analystes.

De fait, WD-40 est souvent cité comme une illustration parfaite de la nouvelle ère sur les marchés financiers — celle des « quantitative easings » et de la liquidité artificielle, et en pratique la seule que les investisseurs actifs depuis la grande crise de 2008 aient connu.  

Ainsi, la moyenne de valorisation du titre sur les dix dernières années atteint trente-sept fois les profits, alors que le taux de croissance annuel des ventes n’est que de 3.4% en moyenne. 

Entre 2003 et 2013, c’est-à-dire sur le cycle précédent, cette moyenne de valorisation oscillait plutôt autour de vingt fois les profits, alors que le taux de croissance annuel des ventes était de 3.7%. 

L’expansion de multiple, en réalité, est directement consécutive aux plans de soutien des banques centrales, et sans doute en conjonction également avec l’essor des fonds indiciels qui achètent le marché sans discrimination. 

Malgré une sensible amélioration de la rentabilité des capitaux propres — obtenue au prix d’un levier financier qui demeure somme toute raisonnable — l’évolution ne semble en tout cas justifiée par aucun bouleversement majeur au niveau des fondamentaux de l’activité.  

A ce titre, sans se positionner de manière tranchée sur le débat, soulignons que l’action WD-40 reste un bon baromètre de l’humeur générale du marché.