Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva rencontrera M. Macron à Belem, près de l'embouchure de l'Amazone, où les deux hommes visiteront des parcs de conservation avec des projets de développement durable et rencontreront des dirigeants indigènes.

"Lula veut montrer à Macron la complexité de l'Amazonie, qui n'est pas seulement une vaste forêt tropicale, mais aussi un endroit où vivent 25 millions de personnes", a déclaré vendredi à la presse Maria Luisa Escorel, la principale diplomate brésilienne pour l'Europe et l'Amérique du Nord.

Elle a déclaré que le gouvernement français avait l'intention de financer le développement durable et des programmes visant à mettre fin à la déforestation en Amazonie.

M. Lula et M. Macron discuteront d'une voie commune pour lutter contre le changement climatique et la pauvreté alors que le Brésil se prépare à accueillir le sommet du G20 à Rio de Janeiro en novembre et les négociations des Nations unies sur le climat à Belem l'année prochaine, deux événements auxquels le président français assistera, a indiqué l'Élysée dans un point de presse.

Un accord commercial bloqué entre l'Union européenne et le marché commun sud-américain Mercosur ne sera pas à l'ordre du jour car il ne s'agit pas d'une question bilatérale, ont déclaré des responsables brésiliens et français.

M. Macron, qui subit des pressions de la part des agriculteurs français pour faire échouer l'accord, a déclaré qu'il s'opposait à l'accord qui fait l'objet de négociations depuis deux décennies.

Le Brésil, quant à lui, est mécontent de la législation européenne adoptée l'année dernière qui interdit les importations de café, de bœuf, de soja et d'autres produits de base s'ils sont liés à une déforestation récente, ce que les agriculteurs brésiliens considèrent comme une offensive protectionniste.

Malgré ces problèmes, les relations entre la France et le Brésil se sont rétablies après un creux en 2019, lorsque M. Macron a mené une vague de pressions internationales sur le président de l'époque, Jair Bolsonaro, au sujet des incendies qui font rage en Amazonie. Bolsonaro a accusé Macron et d'autres pays du G7 de traiter le Brésil comme "une colonie".

"Après une éclipse de quatre ans et un quasi-gel des relations politiques entre nos deux pays pendant la présidence de Bolsonaro, nous sommes en train de relancer la relation bilatérale et le partenariat stratégique avec le Brésil", a déclaré un conseiller présidentiel français.

Mercredi, au chantier naval d'Itaguai, près de Rio, M. Macron et M. Lula lanceront le troisième sous-marin diesel de classe Scorpène construit au Brésil grâce à la technologie française, dans le cadre d'un programme de 10 milliards de dollars qui prévoit la construction du premier sous-marin à propulsion nucléaire brésilien à la fin de la décennie.

Ce programme est un partenariat avec l'entreprise publique française Naval Group, dans laquelle le groupe de défense Thales détient une participation de 35 %.

M. Macron rencontrera des chefs d'entreprise à Sao Paulo mercredi après-midi et effectuera une visite d'État à Brasilia jeudi, où il rencontrera à nouveau M. Lula et le président du Sénat.