Ottawa (awp/afp) - L'économie canadienne prendra environ deux ans à se remettre du double choc que lui ont infligé la pandémie de coronavirus et la chute des prix du pétrole, estime mardi un rapport du parlement.

La croissance ne retrouvera vraisemblablement son rythme pré-pandémie qu'au début de 2022, tandis qu'il faudra attendre jusqu'au milieu de 2023 pour que le chômage redescende à son niveau d'avant la crise, selon ce rapport du Directeur du budget, un officier indépendant du parlement.

Ce scénario de perspectives économiques et financières tient notamment compte des "séquelles permanentes" que "l'effondrement record des prix du pétrole" au premier semestre a infligées à ce secteur important de l'économie canadienne.

Au deuxième trimestre, l'économie canadienne a subi sa plus sévère correction depuis la Grande dépression, se contractant de 11,5% par rapport au premier trimestre et faisant bondir le taux de chômage à 13% en mai.

Le directeur du budget estime qu'avec le redressement du produit intérieur brut (PIB) à partir du troisième trimestre, le Canada récupérera environ "les deux tiers de la baisse de l'activité économique" perdus pendant le confinement au printemps.

Son "scénario de référence" suppose "qu'il n'y aura pas de deuxième vague sévère" de Covid-19 mais que les mesures de santé publique seront maintenues pendant encore "12 à 18 mois", jusqu'à l'arrivée d'un vaccin ou d'un traitement efficace.

Après un rebond de 4,7% en 2021, contre une contraction de 5,2% en 2020, la croissance du PIB devrait ralentir à environ 2,8% en 2022.

Ces prévisions ne tiennent pas compte de nouvelles mesures d'aide annoncées la semaine dernière par le gouvernement de Justin Trudeau, qui pourraient "accélérer la reprise de l'économie".

Le rapport note qu'en août, environ 3,7 des 5,5 millions de Canadiens ayant perdu leur emploi au printemps ou qui travaillaient moins d'heures qu'en temps normal, avaient retrouvé leur travail.

Pour l'année budgétaire en cours, il prévoit que le défi du gouvernement fédéral atteindra la somme record de 328,5 milliards de dollars (209 milliards d'euros), soit 15% du PIB.

Le déficit devrait se résorber graduellement à partir de la prochaine année budgétaire (73,8 milliards de dollars en 2021-22 ou -3,2% du PIB), grâce à l'augmentation des recettes, mais aucun retour à l'équilibre n'est prévu à moyen terme.

La dette accumulée du gouvernement fédéral culminerait à 48,3% du PIB en 2022-23, mais demeurerait en-deçà du record de 66,6% établi en 1995-96.

afp/rp