par Andreas Rinke et Sarah Marsh

BERLIN, 13 février (Reuters) - Le chancelier allemand, Olaf Scholz, dira au président russe, Vladimir Poutine, lors de leur rencontre mardi à Moscou qu'une attaque russe visant l'Ukraine aurait de "lourdes conséquences" mais Berlin n'attend pas de résultats concrets de cet entretien, a-t-on appris dimanche de source gouvernementale allemande.

Olaf Scholz doit se rendre lundi à Kiev, la capitale ukrainienne, pour y rencontrer le président Volodimir Zelenski et le lendemain à Moscou pour s'y entretenir avec Vladimir Poutine, huit jours après une visite du président français, Emmanuel Macron, dans le cadre des efforts entrepris pour tenter de prévenir un conflit armé.

Les Etats-Unis affirment qu'une invasion de l'Ukraine par les troupes russes massées près de ses frontières peut désormais débuter à tout moment. La Russie nie tout projet d'attaque et explique répondre à l'attitude agressive de pays de l'Otan.

"Le chancelier dira clairement que toute attaque contre l'Ukraine aura de lourdes conséquences (...) et qu'il ne faut pas sous-estimer l'unité entre l'Union européenne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne", a dit la source gouvernementale allemande lors d'une rencontre avec des journalistes.

Olaf Scholz estime que le fait que Moscou ait massé plus de 100.000 soldats près des frontières de l'Ukraine ne peut "qu'être interprété comme une menace", a dit la source.

Alors que Vladimir Poutine réclame des garanties sur le fait que l'Ukraine n'intègrera jamais l'Otan et que cette dernière ne déploiera pas de missiles près des frontières de la Russe, la source a déclaré qu'un moratoire sur une éventuelle entrée de l'Ukraine dans l'Otan ne faisait pas partie de la "boîte à outils" d'Olaf Scholz.

Interrogée sur la possibilité d'une désescalade de la crise, elle a répondu que le facteur déterminant serait l'évolution de la situation sur le terrain.

"La situation actuelle est en soi déjà une situation déstabilisante qui peut devenir hors de contrôle", a-t-elle dit.

"Je n'attends pas des résultats concrets mais ces discussions directes sont importantes", a également déclaré la source. "Ce n'est pas la première fois que l'on discute de ces sujets avec Poutine, et ce ne sera pas la dernière."

(Reportage Andreas Rinke et Sarah Marsh, version française Marc Angrand)