La semaine hésitante de Wall Street s’est achevée sur un net rebond vendredi, malgré une ouverture en baisse à la suite de la publication de données mensuelle sur l’emploi mitigées. Les investisseurs se sont d’abord focalisés sur une progression moins dynamique que prévu des créations d’emploi, en laissant de côté le taux de chômage le plus faible jamais constaté depuis plus de 17 ans. Surtout, ils avaient éludé la très faible progression des salaires. Or cet indicateur est plutôt rassurant pour les perspectives inflationnistes. Et donc pour la politique de taux. Wall Street a ajouté cet élément à sa liste d’arguments en faveur de deux hausses de taux additionnelles cette année, et non trois. Apple a nettement contribué à la performance en signant un gain de près de 4% après que Berkshire Hathaway eut annoncé avoir nettement accru ses positions au premier trimestre.

L’autre événement des dernières heures, c’est le retour du baril de brut WTI au-dessus des 70 USD pour la première fois depuis novembre 2014. Une ascension qui s’appuie sur les menaces américaines de retrait de l’accord iranien, à l’approche de la date-butoir du 12 mai (samedi prochain donc). Dans un tel schéma, Téhéran risque d’être plus limité dans ses capacités d’export de brut. Rien n’a encore été décidé, d’autant que Donald Trump s’est dit ouvert à la négociation, tout en réaffirmant haut et fort que l’accord initial avec l’Iran est mauvais. Quand les cours pétroliers sont élevés, les pays producteurs ne sont pas les seuls à en profiter : l’investissement sectoriel, l’un des plus élevés du monde, redémarre et irrigue plusieurs pans de l’économie.
 

Le pétrole brut léger américain a renoué avec ses niveaux de la fin 2014

A Paris, le CAC40 a signé sa sixième performance hebdomadaire positive consécutive. Il est attendu ce matin sur une nouvelle hausse. A Londres, la City sera fermée aujourd’hui pour un jour férié.

Les temps forts économiques du jour

La semaine démarre sur les commandes mensuelles d’usines allemandes (8h00, consensus +0,5%) et l’inflation suisse (9h15, consensus +0,3%). Aux Etats-Unis, deux membres de la Fed doivent prononcer des allocutions, Raphael Bostic (Fed d’Atlanta) à 14h25 et Thomas Barkin (Fed de Richmond) à 20h00. A 21h00, la banque centrale américaine publiera les dernières données sur le crédit à la consommation (consensus +16,2 milliards de dollars). Le brut léger américain WTI a repassé la barre des 70 USD pour s’établir ce matin à 70,41 USD. Le Brent de Mer du Nord se négocie 75,72 USD. L’once d’or grappille 0,3% à 1.317 USD. Enfin, la paire euro-dollar se stabilise mais la monnaie unique reste sur la pente descendante à 1,19703.

Les principaux changements de recommandations

• MainFirst dégrade Air France KLM de neutre à sousperformance avec un objectif ramené de 10 à 6 euros.
• Crédit Suisse reste à sousperformance sur Société Générale, avec un objectif abaissé de 44 à 42 euros.
• Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne sur Société Générale, avec un objectif ramené de 55 à 49,30 euros.

L’actualité des sociétés

Impossible de ne pas parler ce matin de l’incroyable fiasco Air France KLM. Le PDG Jean-Marc Janaillac a joué et perdu : il avait mis son poste dans la balance en lançant un référendum interne sur la position des salariés vis-à-vis de l’accord pluriannuel proposé pour mettre fin à la grève en cours. Résultats, un désaveu majeur puisque le projet a été repoussé à plus de 55% des 80% de salariés qui ont participé à la consultation. Le conseil d’administration soutient son PDG mais prend acte de sa démission. Le dirigeant restera en poste jusqu’à l’assemblée générale du 15 mai, à l’issue de laquelle une solution transitoire sera proposée. Dans un tout autre registre, Carmila, la foncière de Carrefour, a acquis six centres commerciaux espagnols pour 182 millions d’euros. Stéphane Richard sera reconduit à la tête d’Orange après le renouvellement de son mandat en assemblée générale. Amboise a déposé son projet d’OPA sur Altamir à 17,36 euros pièce, coupon attaché. Sopra Steria a bouclé le rachat de Bluecarat.

Aux Etats-Unis, huit sociétés pesant plus de 50 milliards de dollars doivent encore publier leurs trimestriels cette semaine. Disney, Occidental Petroleum et JD.com seront en piste demain, Booking et 21st Century Fox mercredi, puis NVidia, Costco Wholesale et Duke Energy jeudi. Au total, 42 sociétés du S&P500 sont sur les tablettes sur la semaine. En Europe, plus de 60 entreprises de l’indice Stoxx 600 sont attendues, mais très peu de françaises à cause d’une semaine marquée par les ponts de mai. Intesa, Continental, E.ON, Enel, ING, Ahold Delhaize, BT, Unicredit, Compass ou Siemens sont au programme.