Les marchés financiers ont le moral dans les chaussettes, il n'y a pas grand-chose à ajouter en cette fin 2018. La phase d'expansion historique enregistrée par les bourses est probablement en train de prendre fin. Une consolidation salvatrice pour certains, qui doit permettre de recharger les batteries. Mais comme durant chacune de ces phases douloureuses, c'est la peur du vide qui domine : jusqu'où faut-il étirer l'élastique pour qu'il se propulse à nouveau vers l'avant ?
 
Pour Donald Trump, c'est la Reserve fédérale américaine qui a commencé à tirer l'élastique vers l'arrière, avec sa stratégie de hausse des taux. Mais pour une très grande majorité des investisseurs, c'est la politique du Président américain qui est en cause. La remontée du protectionnisme enclenchée par la doctrine "America's First" de Donald Trump va lourdement peser sur les échanges internationaux en 2019, toutes les institutions s'accordent sur ce point. Pendant ce temps, le locataire de la Maison Blanche paraît se radicaliser et s'isoler. Son Secrétaire d'Etat à la défense, Jim Mattis, a démissionné. Cela ne constitue pas vraiment une surprise car les dissensions entre les deux hommes avaient été révélées au grand jour ces dernières semaines. Mais cela montre que l'hémorragie continue dans l'entourage de Trump. En parallèle, la tension monte à Washington avec la menace d'un "shutdown" (gel du financement des administrations) sur fond de désaccord entre Chambre et Sénat sur le financement du fameux mur cher à Donald Trump.

Au Royaume-Uni, Theresa May plancherait sur un "plan B secret" pour éviter le chaos en janvier. Et l'hypothèse d'un second referendum, dans un tel scénario, prendrait du poids, selon plusieurs médias anglo-saxons. Sur le front pétrolier, l'Opep cherche la parade à la glissade des cours. 
 
Les tensions politiques ne doivent pas faire oublier que les économies restent en croissance, parfois forte comme aux Etats-Unis, et que les ingrédients ne sont pas vraiment réunis pour une phase de correction majeure. A ce stade, les actifs sont en train de s'ajuster au risque. C'est encore le cas ce matin avec un CAC40 qui perdait -0,6% à 4 666 points peu après l'ouverture. Mais les "futures" américains évoluent dans le vert, alors...
 
Les temps forts économiques du jour
 
Trois indicateurs en Europe ce matin : la confiance des consommateurs allemandes (8h00), les dépenses de consommation des français (8h45) et la lecture finale du PIB britannique du 3ème trimestre (10h30). Aux Etats-Unis, la semaine s'achève sur les commandes de biens durables (14h30, consensus +0,2%), la dernière lecture du PIB du 3ème trimestre (14h30, consensus +3,5% en rythme annualisé), les revenus et dépenses des ménages (16h00, consensus +0,3% chaque) et l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan (16h00, consensus 97,6).
 
Les Etats-Unis serrent la vis mais c'est l'euro qui monte face au dollar à 1,1427 USD. L'or flirte avec les 1 260 USD. Le WTI et le Brent reculent un peu, respectivement à 46,26 et 54,91 USD. Le rendement des obligations d'Etat américaines à 10 ans est quasi-stable à 2,803%. Le Bitcoin a nettement rebondi pour repasser les 4 000 USD hier.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • AstraZeneca : SunTrust démarre le suivi à l'achat.
  • Ceconomy : AlphaValue reste acheteur mais avec un objectif abaissé de 5,20 à 3,53 EUR.
  • Klépierre : AlphaValue abaisse d'achat à alléger, en visant 27,20 EUR contre 41,40 EUR précédemment.
  • Leonteq : Research Partners réduit de 71 à 65 CHF son objectif en restant à l'achat.
  • Mercialys : AlphaValue abaisse d'achat à alléger, en visant 12,50 EUR contre 17,50 EUR précédemment.
  • Next : Jefferies abaisse de 5 600 à 4 600 GBp son objectif en restant à conserver.
  • Ontex : Goldman Sachs passe de vendre à neutre.
  • Telenor : SEB passe d'acheter à conserver avec un objectif de 175 SEK.
  • Telia : SEB passe d'acheter à conserver avec un objectif de 45 SEK.
  • Unibail : AlphaValue reste acheteur mais avec un objectif réduit de 220 à 180 EUR.
  • UV Germi : Invest Securities entame le suivi à l'achat en visant 5,50 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Carlos Ghosn veut "rétablir son honneur" sitôt une éventuelle libération sous caution entérinée aujourd'hui, même s'il apparaît que la justice japonaise a prononcé de nouvelles charges contre le patron de Renault et ex-patron de Nissan. Pas de surprise : Bertrand Camus prendra la succession de Jean-Louis Chaussade aux commandes de Suez. Société Générale a rétrocédé ses 35% de La Banque Postale Financement à son coactionnaire, ce qui entraînera une charge de 35 millions d'euros. La justice canadienne abandonne son enquête sur le prix des médicaments, dans laquelle Sanofi était cité, faute de preuve. Technicolor ajuste son objectif d'Ebitda pour le caler sur le consensus. Legrand a racheté deux entreprises : Kenall (USA) et Trical (Nouvelle-Zélande). Rémy Cointreau a bouclé la vente de sa distribution tchèque et slovaque à Mast-Jägermeister. Worldline signe un crédit syndiqué de 600 millions d'euros. Bertin (CNIM) vend sa division de conseil en modélisation. Maurel et Prom boucle le rachat d'actifs de Shell au Venezuela. Colas se renforce par une acquisition au Pérou. CrossJect lève 4 millions d'euros. Voltalia démarre la construction de deux centrales solaires. GeNeuro obtient 7,5 millions d'euros de financement. Euronext prend le contrôle de Commcise. Pas de quorum lors de l'AGM d'Hybrigenics. Fountaine Pajot, Bleecker et Lacroix ont publié leurs comptes.
 
Danske Bank lance un avertissement sur ses objectifs 2018. Nike a dépassé le consensus sur son second trimestre fiscal. La gestion baissière Citron Research s'attaque à Twitter, qui dévisse. Qualcomm remporte une victoire judiciaire en Allemagne contre Apple. Delivery Hero vend sa filiale allemande à Takeaway pour 930 millions d'euros. Deux nouveaux administrateurs chez Pandora. Singapour va étendre à Goldman Sachs l'enquête sur le fonds 1MDB.