Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient mardi, lestées par des indicateurs économiques décevants en provenance de Chine, dont la croissance économique inquiète autant que la santé de son secteur immobilier, et en attendant des données aux Etats-Unis.

En Europe, les variations des indices boursiers ont tendance à être exacerbées en août en raison de l'absence de nombreux investisseurs, d'autant plus que ce mardi est un jour férié dans plusieurs pays. Paris perdait 1,36% et Francfort 1,11% vers 11H50 GMT, après la publication d'une légère amélioration en août du moral des investisseurs allemands. En Suisse, le SMI reculait de 1,11%.

Londres chutait de 1,38%. Au Royaume-Uni, le taux de chômage a grimpé à 4,2% pour les trois mois terminés à fin juin comparé au trimestre précédent, tandis que la hausse des salaires s'accélère.

"Cela va inévitablement accroître la pression sur la Banque d'Angleterre pour une nouvelle hausse des taux lors de sa réunion de septembre", commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La livre gagnait 0,18% face au dollar à 1,2706 dollar pour une livre et les taux d'intérêt obligataires de l'emprunt de l'Etat britannique progressent (5,13% vers 11H45 GMT contre 5,04% lundi pour l'échéance à deux ans), tout comme ceux des autres pays européens.

Hong Kong a reculé de 1,03%, après la publication d'une série d'indicateurs en Chine : les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, et la production industrielle sont ressorties en dessous des anticipations des analystes sondés par Bloomberg. Quant aux chiffres du chômage, la Chine a décidé de ne plus publier le détail par âge, après un niveau record du chômage chez les jeunes ces derniers mois.

Pour soutenir l'activité, la banque centrale chinoise a abaissé mardi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et injecté dans l'économie 400 milliards de yuans (50,4 milliards d'euros).

Mais pour les analystes, ces mesures ne sont pas suffisantes pour relancer la croissance chinoise et "pourraient même être perçues comme défavorables dans la mesure où les décideurs politiques commencent à appuyer sur le bouton de panique", estime Stephen Innes, associé du gestionnaire d'actifs SPI AM.

S'ajoutent des craintes concernant le secteur immobilier et particulièrement la santé financière et l'endettement de l'un des plus grands groupes immobiliers chinois, Country Garden.

A Wall Street, les trois principaux indices devraient ouvrir en baisse d'environ 0,6% selon leurs contrats à terme vers 11H45 GMT.

Les investisseurs prendront connaissance dans la journée des chiffres des ventes de détail de juillet et de la production manufacturière aux Etats-Unis en juillet, ainsi que des résultats de la chaîne de bricolage américaine Home Depot.

Le rouble se redresse

Après une nette chute du rouble lundi, affaibli par la détérioration de la balance commerciale de la Russie, qui a atteint un plus bas depuis mars 2022 au moment de l'invasion de l'Ukraine, la Banque centrale russe (BCR) a annoncé mardi relever son taux directeur à 12%.

Cette annonce permettait au rouble de remonter. Face au dollar il montait de 2,29% à 98,49 roubles pour un dollar vers 11H45 GMT. Depuis le début de l'année, il a perdu plus de 25% par rapport au dollar et à l'euro.

"En cas de renforcement des risques inflationnistes, une augmentation supplémentaire du taux directeur est possible", a déclaré la BCR.

L'immobilier européen emporté

Les valeurs du secteur immobilier européen reculent nettement mardi, dans le sillage des craintes qui pèse sur le secteur en Chine.

A Francfort, Deutsche Wohnen cédait 3,48%, Adler 8,61% et Vonovia 2,45%. A Paris, Unibail-Rodamco-Westflied perdait 2,28%, Icade 2,93% et Gecina 1,61%. A Londres, British Land Company (-1,10%) et Land Securities (-1,73%) baissaient également vers 11H45 GMT.

Du côté des matières premières

Les prix du pétrole poursuivaient leur petit repli vers 11H45 GMT, lestés par les craintes concernant la demande en Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, lâchait 0,73% à 85,58 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, perdait 0,97% à 81,71 dollars.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne pour le gaz naturel, progressait de 7,71% à 37,09 euros le mégawattheure (MWh).

afp/al