Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers profitaient d'un assouplissement des restrictions anti-Covid en Chine pour repartir à la hausse mardi, tandis que des craintes concernant l'offre de pétrole faisaient grimper les cours de l'hydrocarbure.

Les Bourses européennes s'annonçaient stables avant l'ouverture mardi mais après l'annonce du gouvernement chinois de réduire de moitié la quarantaine pour les arrivées de l'étranger, elles ont bondi à l'ouverture. Vers 07H45 GMT, Paris prenait 0,63%, Londres 0,91%, Francfort 0,40% et Milan 0,65%.

Idem en Asie où Hong Kong évoluait à la baisse avant de connaître un sursaut de dynamisme: la place boursière grimpait de 0,88% dans les derniers échanges. Shanghai a gagné 0,89% et Tokyo 0,66%.

C'est sur le marché du pétrole que les mouvements les plus marqués étaient observés mardi. Après avoir grimpé de près de 2% lundi, les cours prenaient encore plus de 1% mardi, tirés par des craintes sur l'offre des pays producteurs.

Le président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed a déclaré au président français Emmanuel Macron que le pays était au maximum de sa capacité de production et a ajouté que les "Saoudiens pouvaient augmenter de 150 (milliers de barils par jour). Peut-être un peu plus, mais ils n'ont pas d'énormes capacités avant six mois", selon M. Macron.

"C'est probablement la dernière chose que le monde a besoin d'entendre en ce moment, étant donné que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont considérés comme les deux" pays capables d'augmenter leur production, estime Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

De plus, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a averti qu'elle pourrait déclarer l'état de "force majeure" sur les installations du golfe de Syrte, et l'Equateur pourrait cesser de produire du pétrole d'ici 48 heures si les manifestations et blocages se poursuivent dans le pays.

Le baril de Brent pour livraison en août avançait de 1,21% à 116,52 dollars vers 07H45 GMT, et celui de WTI américain à même échéance prenait 1,41% à 111,09 dollars.

"Le fait que l'inflation des prix de l'énergie ne soit pas près de disparaître peut expliquer en partie le léger recul des actions au cours des dernières 24 heures", constate Jeffrey Halley.

La Bourse de New York avait en effet terminé en baisse lundi, faute d'informations susceptibles d'alimenter l'élan de la semaine passée.

Après avoir beaucoup baissé depuis le début de l'année, du fait des inquiétudes sur l'impact de l'inflation, et de l'action des Banques centrales pour la contenir, sur la croissance économique mondiale, les indices boursiers ont désormais tendance à faire du surplace.

Ils avaient un temps misé sur un tour de vis monétaire moins sévère que prévu au vu des dernières données macroéconomiques qui montrent déjà un ralentissement de l'activité économique. Mais "l'optimisme n'a pas duré longtemps hier", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote.

D'autant plus que les taux obligataires continuaient de monter, annulant la moitié de la baisse connue la semaine passée et qui avait accentué le rebond des Bourses.

Mardi les investisseurs seront attentifs aux prises de parole de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde et du chef économiste de l'institution monétaire Philip Lane, avant celle du président de la Réserve fédérale Jerome Powell mercredi. Ces déclarations pourraient les aider à y voir plus clair sur l'état d'esprit des banquiers centraux.

L'aérien à la fête

L'annonce d'une quarantaine de seulement sept jours à l'hôtel pour les voyageurs arrivant en Chine ravissait les valeurs de l'aérien: Air China bondissait de 11,20% à Hong Kong.

En Europe, Air France-KLM gagnait 2,31%, Airbus 2,01%, IAG, maison-mère de British Airways, 1,64%, Easyjet 2,13% et Lufhtansa 2,37%.

Du côté du bitcoin et des devises

Le bitcoin continuait d'osciller autour des 20'000 dollars (-0,08% à 20'880 dollars) vers 07H40 GMT.

L'euro était stable à 1,0586 dollar.

afp/jh