LE CAIRE - Les partisans de Mohamed Morsi sont appelés à manifester aujourd'hui contre la destitution du président égyptien, renversé par l'armée, et contre la création d'un gouvernement provisoire soutenu par leurs adversaires libéraux.

L'appel à un "vendredi du rejet" par la Coalition nationale de soutien à la légitimité, qui regroupe plusieurs partis et mouvements islamistes dont les Frères musulmans, intervient alors qu'une répression s'est abattue sur le camp islamiste dans les heures qui ont suivi la destitution de Morsi.

Le premier président démocratiquement élu de l'histoire du pays, issu des frères musulmans, a été placé en résidence surveillée. Plusieurs cadres de la confrérie islamiste et de son émanation politique, le Parti liberté et justice (PLJ), ont été arrêtés.

L'armée égyptienne a assuré tard hier soir qu'elle ne prendrait de "mesure exceptionnelle ou arbitraire" contre aucun groupe politique et qu'elle respecterait la liberté d'expression et de manifestation tant que les rassemblements ne menaceront pas la sécurité nationale.

Le commandement militaire prévient cependant que "l'usage excessif de ce droit sans raison pourrait avoir des implications négatives, dont le blocage des routes, le retard du versement des salaires et la destruction d'institutions, ce qui menacerait la paix sociale, l'intérêt national et affecterait la sécurité et l'économie de notre précieuse Egypte".

Au lendemain de la destitution de Morsi, accueillie dans la liesse par des millions d'Egyptiens réunis au Caire et dans d'autres villes du pays et dans l'amertume par le camp islamiste qui considère que l'armée lui a volé ses succès électoraux, de nouveaux affrontements entre factions ont fait des dizaines de blessés hier à Zagazig, la ville natale du président déchu dans le Delta du Nil.

Tôt ce matin, dans le Sinaï, des objectifs militaires ont été la cible d'attaques d'islamistes armés à El Arish et Rafah, près de la frontière avec la bande de Gaza. Un soldat a été tué et deux autres blessés. On ignore si ces assauts sont liés à la situation politique du pays.

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TUNIS - François Hollande a encouragé hier le processus démocratique en Tunisie, invitant le berceau des "printemps arabes" à être une référence pour les pays voisins ayant engagé une transition politique et institutionnelle.

En visite d'Etat à Tunis, le président français a salué la "transition maîtrisée" dans ce pays, à la différence de ce qui se passe actuellement en Egypte, où le président Mohamed Morsi a été destitué par l'armée.

TUNIS - L'opposition tunisienne a lancé sa propre version du mouvement égyptien Tamaroud qui a obtenu la destitution de Mohamed Morsi.

Les jeunes chefs de file méconnus de cette campagne de désobéissance dont le nom signifie "rébellion" espèrent tirer parti des événements du Caire pour mettre en difficulté le gouvernement tunisien à dominance islamiste.

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PARIS - La France a rejeté hier une demande d'asile d'Edward Snowden, l'ancien consultant de la National Security Agency (NSA) à l'origine de révélations sur les pratiques américaines de surveillance, notamment de pays européens.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'était dit dans la matinée opposé à un éventuel asile politique d'Edward Snowden, soulignant les liens forts de la France avec les Etats-Unis.

A MOSCOU, l'impatience des autorités russes grandit face à la situation de l'informaticien, qui se trouve depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou.

Un responsable russe a indiqué hier que l'informaticien devait trouver un pays lui accordant l'asile politique après les rejets opposés par la France et par l'Italie.

PARIS - Les Français ne sont pas soumis à un espionnage massif et hors de contrôle, affirme Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale et spécialiste du renseignement, en réponse à une enquête du Monde.

Selon le quotidien, daté de vendredi, les services secrets extérieurs français, la DGSE, espionnent en toute illégalité les communications électromagnétiques en France et à l'étranger.

"La Direction générale de la sécurité extérieure collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger: la totalité de nos communications sont espionnées", écrit Le Monde.

"L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années", poursuit-il.

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FRANCFORT - La Banque centrale européenne (BCE) maintiendra ses taux à un niveau exceptionnellement bas pendant une période prolongée et elle pourrait même les réduire encore, a déclaré hier son président Mario Draghi, adressant ainsi aux marchés financiers des signaux d'une clarté sans précédent.

Comme attendu, la BCE a maintenu ses taux directeurs, avec un taux de refinancement à 0,5%, un taux de facilité de dépôt à 0,0% et un taux de prêt marginal à 1,0%.

Les déclarations de Mario Draghi ont provoqué l'euphorie des Bourses européennes. A Paris, le CAC 40 a gagné 2,9%, sa deuxième plus forte hausse de l'année.

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PARIS - Nicolas Sarkozy a démissionné hier du Conseil constitutionnel après le rejet par cette institution de ses comptes de campagne pour l'élection présidentielle de 2012, une décision qui plonge l'UMP dans une crise financière aiguë.

Dans un communiqué, il précise qu'il entend retrouver sa liberté de parole "devant la gravité de la situation et les conséquences qui en résultent pour l'opposition et pour la démocratie".

La décision du Conseil constitutionnel complique la donne pour le parti de l'ancien président qui sera privé d'une subvention de 11 millions d'euros alors que ses comptes sont déjà minés par la défaite aux élections législatives de 2012.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé dans qu'il lançait une souscription pour combler le manque à gagner et qu'il réunirait la semaine prochaine le bureau politique afin d'examiner "toutes les conséquences" de cette décision.

Le Conseil constitutionnel, qui a rééxaminé les comptes, a jugé que le montant des dépenses électorales de Nicolas Sarkozy "excède de 466.118 euros, soit 2,1%, le plafond autorisé".

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PARIS - Delphine Batho a lancé hier une attaque en règle contre la politique environnementale du gouvernement français, qui a cédé selon elle aux groupes de pression liés au gaz de schiste et au nucléaire en la limogeant.

François Hollande a mis fin mardi aux fonctions de l'ancienne ministre de l'Ecologie, qui avait critiqué le "mauvais budget" alloué à son secteur pour 2014, estimant qu'elle avait violé le principe de solidarité gouvernementale.

"Parce que je suis fidèle à mes engagements et à mes convictions depuis plusieurs mois, certaines puissances économiques n'acceptaient pas le niveau d'ambition que je fixais pour la transition énergétique", a expliqué Delphine Batho lors d'une conférence de presse à Paris.

"Ce combat s'est cristallisé notamment que la question des gaz de schiste et plus discrètement sur la réduction de la part du nucléaire en France", a-t-elle ajouté.

Dans la soirée, on assurait à Matingon que son éviction était "uniquement due à son expression concernant son budget" et que désormais "une page est tournée".

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MONTPELLIER - La sixième étape du Tour de France a offert un lot de consolation à l'équipe Lotto-Belisol avec la victoire d'André Greipel et une nouvelle sensation à Orica-Greenedge avec la prise de pouvoir inattendue de Daryl Impey.

Aujourd'hui, la septième étape emmènera les coureurs de Montpellier à Albi sur 205,5 km.

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LONDRES - Marion Bartoli s'est brillamment qualifiée hier pour la finale du tournoi de Wimbledon en corrigeant la Belge Kirsten Flipkens 6-1 6-2.

Finaliste malheureuse il y a six ans, Bartoli tentera demain de décrocher sa première victoire en Grand Chelem contre l'Allemande Sabine Lisicki, qui a sorti la Polonaise Agnieszka Radwanska 9-7 au troisième set.

Aujourd'hui, place aux demi-finales messieurs: le Serbe Novak Djokovic, numéro un mondial, affonte l'Argentin Juan Martin Del Potro et l'Ecossais Andy Murray se mesure au Polonais Jerzy Janowicz.

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PARIS - La commission supérieure d'appel de la Fédération française de football (FFF) a alourdi hier la sanction infligée au directeur sportif du Paris Saint-Germain Leonardo, désormais suspendu de toutes fonctions officielles jusqu'au 30 juin 2014. Le dirigeant parisien, qui avait écopé d'une suspension initiale de neuf mois pour avoir bousculé un arbitre lors de la 35e journée de Ligue 1, a vu sa peine alourdie de plus de quatre mois et demi.