Tokyo (awp/afp) - Les principales Bourses asiatiques ont clôturé dans le rouge mardi, déstabilisées par l'écroulement des prix du pétrole américain et des craintes géopolitiques liées à des rumeurs sur l'état de santé du leader nord-coréen Kim Jong Un.

L'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 1,97% pour terminer à 19'280,78 points. L'indice élargi Topix a, quant à lui, perdu 1,15% à 1415,89 points.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a lâché 2,2% à 23'793,55 points, tandis que l'indice composite de Shanghai a reculé de 0,9% à 2827,01 points et celui de Shenzhen de 0,82% à 1753,42 points.

Selon un média sud-coréen en ligne, Daily NK, essentiellement géré par des Nord-Coréens ayant fait défection, Kim Jong Un aurait été récemment opéré en urgence pour des problèmes cardio-vasculaires et serait actuellement en convalescence.

L'information n'a pas été confirmée et a été minimisée par Séoul, ce qui n'a pas stoppé pour autant les spéculations. La chaîne américaine CNN a indiqué que Washington se renseignait sur le sujet.

Comme Wall Street la veille, les Bourses asiatiques ont aussi été sensibles à l'effondrement des contrats de baril de brut américain WTI pour livraison en mai, descendus lundi à des prix négatifs faute de demande et de stockage suffisant en raison de la pandémie de Covid-19, un phénomène sans précédent.

Du côté des valeurs

ANA, AVERTISSEMENT SUR RÉSULTATS: le titre de la compagnie aérienne japonaise ANA Holdings a très peu reculé (-0,32% à 2.475 yens), malgré l'avertissement sur résultats du groupe publié la veille.

En raison de la pandémie de Covid-19 qui paralyse son activité, ANA prévoit notamment une chute de 75% de son bénéfice net sur son exercice annuel écoulé 2019/20 (clôt au 31 mars). Le marché tokyoïte n'a toutefois pas été surpris par cette annonce, et par ailleurs la valeur de l'action ANA a déjà fondu de 30% depuis le début de l'année.

NINTENDO VEUT DOPER SA PRODUCTION DE SWITCH: l'action Nintendo a résisté à la morosité ambiante (+0,21% à 46.030 yens). Selon le quotidien économique Nikkei, le groupe veut augmenter de 10% cette année la production de sa console de jeux vidéo Switch, afin de répondre à la hausse de la demande liée aux mesures de confinements dans de nombreux pays face à la pandémie.

Par ailleurs, la crise sanitaire perturbe aussi la chaîne de fabrication de la Switch, produite par des sous-traitants de Nintendo en Asie, ce qui pourrait rendre un tel objectif difficile à atteindre.

Du côté des devises et du pétrole

Conséquence des craintes autour de la Corée du Nord, le yen, valeur refuge, s'appréciait face au dollar, une tendance néfaste pour les entreprises japonaises exportatrices. Vers 08H45 GMT, un dollar s'échangeait pour 107,37 yens, contre 107,62 yens lundi à 21H00 GMT.

La monnaie japonaise se renforçait aussi face à l'euro, lequel s'échangeait pour 116,30 yens contre 116,91 yens la veille.

Un euro valait par ailleurs 1,0831 dollar, contre 1,0862 dollar lundi à 21H00 GMT.

Au niveau du marché du pétrole, le cours du baril de brut américain WTI pour livraison en mai est repassé légèrement en territoire positif mardi en Asie, avant de retomber en dessous de zéro (-1,55 dollar vers 08H40 GMT). Il avait terminé la veille à New York à -37,63 dollars.

Mais l'attention se tournait désormais vers le prix des contrats de WTI pour livraison en juin, qui évoluait à 19,29 dollars vers 08H40 GMT.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord était lui aussi très malmené, chutant de 14,7% à 21,80 dollars vers 08H40 GMT, après avoir déjà lâché 9% lundi.

afp/ol