PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi, restant sur leurs gardes en attendant d'en savoir plus sur les intentions de la Fed, les bancaires souffrant par ailleurs particulièrement dans le sillage de Deutsche Bank, confrontée à une amende record aux Etats-Unis.

Deutsche Bank est menacée d'une amende de 14 milliards de dollars aux Etats-Unis, où la banque allemande est accusée d'avoir vendu à des investisseurs, avant l'éclatement de la crise financière de 2007-2008, des crédits immobiliers convertis en produits financiers tout en sachant qu'ils étaient toxiques (subprime).

Aux Etats-Unis, la remontée de l'inflation fait craindre une action de la Réserve fédérale (Fed) lors du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) les 20 et 21 septembre.

"Même si les probabilités de relèvement" des taux directeurs "sont très faibles, le marché se pose quand même des questions", constate Alexandre Baradez, un analyste de IG France, et les places financières ont "un réflexe général de contraction et d'aversion au risque".

L'Eurostoxx 50 a perdu 1,30%.

L'indice Dax de la Bourse de Francfort a lâché 1,49% à 10.276,17 points, tiré vers le bas par la dégringolade de l'action de Deutsche Bank.

Le nouveau coup dur qui frappe la banque allemande qui croule sous les litiges a fait chuter l'action de 8,47% à 11,99 euros.

Volkswagen, qui a encore vu s'allonger la liste déjà longue de plaintes concernant le scandale des diesel truqués, a aussi souffert (-3,64% à 117,95 euros).

Menacée de nouvelles grèves, Lufthansa (-2,01% à 10,46 euros) a également été malmené.

En revanche, le groupe immobilier Vonovia a réalisé une bonne séance, grâce à une recommandation positive d'analystes (+2,14% à 34,17 euros).

L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a cédé 0,93% à 4.332,45 points.

Société Générale a perdu 2,73% à 31,13 euros, BNP Paribas 2,29% à 44,64 euros, Crédit Agricole 0,75% à 8,64 euros.

L'Oréal a perdu 0,84% à 164,60 euros, après avoir fait l'objet d'une plainte en nom collectif aux USA pour un défrisant destiné à la communauté noire-américaine qui provoquerait notamment des pertes de cheveux.

EDF a cédé 2,41% à 10,74 euros.

L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a perdu 0,30% à 6.710,28 points.

Côté bancaires, RBS (-4,43% à 185,60 pence), Barclays (-2,83% à 164,70 pence) et Standard Chartered (-2,74% à 607,10 pence) ont souffert, alors qu'elles "ont eu maille à partir avec les régulateurs américains ces dernières années", a relevé Jasper Lawler, analyste de CMC Markets.

Dans le reste du secteur, Lloyds Banking Group a lâché 0,39% à 56,51 pence et HSBC 0,93% à 566,70 pence.

Les pétrolières ont vécu une séance sans grand relief en raison d'un nouveau repli des cours du brut, à l'instar de BP (-0,18% à 420,40 pence) et Royal Dutch Shell (action "B", stable à 1.888,50 pence).

Plusieurs valeurs pharmaceutiques se sont distinguées comme Shire (+3,22% à 5.095,00 pence) et AstraZeneca (+2,02% à 5.095,00 pence).

L'indice SMI de la Bourse suisse a reculé de 0,67% à 8.129,67 points.

Credit Suisse a cédé 3,97% à 12,82 CHF et UBS 2,53% à 13,47 CHF. Julius Baer a suivi le mouvement (-1,65% à 41,60 CHF).

LafargeHolcim a abandonné aussi du terrain (-2,20% à 49,24 CHF) après l'annonce de l'émission d'un milliard USD de dettes en deux tranches, avec des échéances à dix et 30 ans.

A Madrid, l'indice Ibex-35 a clôturé en baisse de 1,00% à 8.633,40 points après une semaine difficile.

Les banques ont tiré l'indice vers le bas, à l'image de Banco Popular, qui a perdu 2,61% à 1,12 euro après avoir annoncé envisager de se défaire de près de six milliards d'euros d'actifs immobiliers "improductifs", qui seraient placés dans une société de défaisance ("bad bank").

Le géant du textile Inditex a limité les pertes (-0,56% à 31,75 euros).

Le groupe pétrolier Repsol a cédé 2,16% à 11,77 euros.

Parmi les seules valeurs de l'Ibex-35 dans le vert, le groupe énergétique Iberdrola a pris 0,73% à 5,93 euros.

L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a chuté de 2,43% à 16.192 points.

Toutes les banques ont connu une séance difficile, au premier rang desquelles la BMPS, engagée dans un vaste plan de sauvetage, qui a de nouveau connu une semaine mouvementée avec la nomination de son nouveau patron et la démission surprise de son président. Elle a perdu 6,64%, à 0,208 euro, un nouveau minimum historique.

Parmi les autres banques en berne, figuraient Mediobanca (-5,34% à 6,205 euros), UniCredit (-5,31% à 1,979 euros), Ubi Banca (-4,66% à 2,168 euros) ou encore Banco Popolare (-4,09% à 2,158 euros).

Le groupe de spiritueux Campari a été la seule valeur de l'indice à finir en hausse (+0,16% à 9,62 euros).

La Bourse de Lisbonne a reculé de 1,83% à 4.470,84 points, pénalisée surtout par la banque BCP, qui a dégringolé de 9,44% à 1,63 centime d'euro, une chute qui coïncide avec sa sortie de l'indice européen Stoxx 600.

Le constructeur Mota-Engil a dévissé de 8,72% à 1,54 euro et la holding de télécomms Pharol de 7,48% à 0,24 euro.

Galp Energia a lui aussi terminé en forte baisse (-4,51% à 11,75 euros), au lendemain de la vente de 5% de son capital par l'un de ses actionnaires, Amorim Energia, qui détient désormais une part de 33,34%.

A contre-courant du secteur bancaire, BPI a gagné 1,46% à 1,04 euro.

L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a reculé de 0,38% à 3.509,18 points, tiré vers le bas par le bancassureur néerlandais ING qui a perdu 1,97% à 10,69 euros.

Le brasseur belgo-brésilien AB InBev a fait du surplace à 110,90 euros.

Le groupe de biotechnologies Galapagos a affiché la meilleure performance: +3,61% à 53,89 euros.

L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a perdu 0,93% à 439,07 points.

L'assureur Aegon a baissé de 2,51% à 3,29 euros. Le groupe de biotechnologie Galapagos a gagné 3,61% à 53,89 euros.

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