* La crise européenne pèse lourdement sur les ventes des groupes américains

* Ces groupes devraient procéder à des plans d'économie pour préserver leur rentabilité

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 28 octobre (Reuters) - La saison des résultats trimestriels, qui est encore loin d'arriver à son terme aux Etats-Unis, semble montrer que ces derniers mois ont été particulièrement difficiles pour les groupes américains les plus implantés à l'étranger.

Certes, toutes les entreprises américaines ont souffert : au troisième trimestre, les sociétés cotées sur l'indice S&P devraient voir leurs bénéfices diminuer de 1,2%. Mais il ressort désormais que les entreprises qui se sont le plus développées à l'étranger montrent davantage de signes de faiblesse.

Le ralentissement de la croissance, notamment en Europe, a en effet durement affecté le chiffre d'affaires des compagnies américaines. Alors que l'économie américaine a progressé de 2% en rythme annualisé au troisième trimestre ( ), l'économie de la zone euro devrait avoir connu une récession sur la même période.

Dans ce contexte, une analyse des résultats trimestriels menée par Thomson Reuters, montre un écart important entre les résultats des groupes américains qui réalisent une part importante de leur chiffre d'affaires à l'étranger et les autres.

Les 39 sociétés qui affichent le plus important pourcentage de ventes à l'étranger de l'indice S&P 500 devraient ainsi voir leur bénéfice reculer de 8,5% et leur chiffre d'affaires baisser de 10,8% par rapport à l'année précédente.

A l'inverse, les 38 sociétés du S&P 500 qui ont le plus faible taux de ventes à l'étranger, comme par exemple Southwest Airlines ou encore UnitedHealth Group, devraient enregistrer une progression de 11,1% de leur bénéfice et de 2,7% de leur chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente.

RÉDUCTIONS DE COÛTS ET D'EFFECTIFS

La crise que traverse actuellement l'Europe a été citée à maintes reprises par les groupes ayant publié leurs résultats pour expliquer de faibles performances trimestrielles.

Pour faire face au recul de leur chiffre d'affaires et préserver leur rentabilité, ces entreprises devraient procéder à des plans de réduction des coûts.

Coca-Cola a ainsi publié une baisse de son chiffre d'affaires de 8% en Europe, où le groupe prévoit de réduire ses effectifs, notamment en France.

Ford Motor annonçait jeudi la suppression de 6.200 emplois en Europe, soit 13% de ses effectifs dans la région, dans le cadre d'un vaste plan de restructuration de ses activités en Europe, où le groupe prévoit de perdre plus de 1,5 milliard de dollars (1,15 milliard d'euros) en 2012.

Autre exemple récent, le groupe Kimberly-Clark avait annoncé la veille qu'il cesserait de commercialiser ses couches-culottes Huggies dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest et d'Europe Centrale, dans le cadre de son plan d'abandon des activités à faibles marges dans cette région.

Les groupes technologiques, comme IBM, particulièrement exposés à l'international, ont également beaucoup pâti de la conjoncture maussade en Europe.

Mais les grandes sociétés ne sont pas les seules à souffrir des répercussions de la crise européenne. Les sociétés à plus faible capitalisation sont aussi concernées.

"Nous avons remarqué, que jusqu'à présent, les "small caps" qui ont présenté un chiffre d'affaires inférieur au consensus sont plus implantées à l'international, tandis que celles qui ont dépassé les attentes réalisent davantage leur chiffre d'affaires au niveau local", soulignent les analystes de Crédit suisse dans une note. (Catherine Monin pour le service français)