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Londres (awp/afp) - Le cuivre termine la semaine en petite baisse, après avoir d'abord grimpé jusqu'à un plus haut en plus de trois mois, avant de fléchir après l'abaissement de la note de solvabilité des Etats-Unis par l'agence de notation Fitch.

Le métal rouge a atteint mardi son prix le plus haut depuis plus de trois mois, à 8.860 dollars la tonne.

Malgré une contraction de l'activité manufacturière en Chine en juillet d'après des données publiées en début de semaine, le cuivre a été porté par la publication du gouvernement chinois lundi d'un plan en 20 points pour stimuler la consommation.

Le plan vise notamment à soutenir davantage la demande de logements, le secteur de la culture et du tourisme, ainsi que celui de la "consommation verte", comprenant les véhicules électriques.

De quoi permettre de rassurer les investisseurs, qui resteront cependant à l'affut de signes concrets d'une reprise franche après de nombreux signes d'essoufflement.

La croissance chinoise, plus modeste qu'anticipé par les économistes au deuxième trimestre, avait plus tôt en juillet déjà alimenté les craintes des marchés quant à la résilience de l'économie du pays.

Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale, d'où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper). La Chine est par ailleurs un important consommateur de métaux de base. Le cuivre est donc très sensible à l'activité chinoise.

La demande de cuivre "continue d'augmenter en Chine dans les secteurs des véhicules à énergie nouvelle, du photovoltaïque et des réseaux électriques", ce qui contraste cependant "avec le secteur de l'immobilier qui reste sous pression", affirment les courtiers de Marex.

La rétrogradation inattendue de la note de solvabilité des Etats-Unis par l'agence de notation Fitch a ensuite pesé sur le métal, en soutenant le dollar, valeur refuge.

L'agence Fitch a abaissé mardi d'un cran la note de la dette américaine à AA+, faisant perdre aux États-Unis leur notation maximum AAA pour la première fois depuis 2011.

De plus, quand le dollar, devise de référence du marché du cuivre, remonte, le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres monnaies diminue, pesant ainsi sur la demande.

Vers 15H15 GMT (17H15 à Paris) sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.563 dollars vendredi, contre 8.662,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'or requinqué par l'emploi américain

Le prix de l'or a flanché sur la semaine, perturbé par la vigueur du dollar, même si un rapport sur l'emploi américain décevant a redonné de l'éclat au métal précieux.

"L'or reste coincé autour de 1.950 dollars l'once car le dollar se renforce et le rendement des bons d'État américains monte", commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Ces actifs, également considérés comme des valeurs refuges, s'apprécient quand les investisseurs parient sur plus de resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Mais l'idée que la Fed sera plus stricte a été atténuée par les chiffres de l'emploi pour juillet, avec moins de création d'emplois à 187.000 quand les analystes tablaient sur 200.000, selon le consensus de Market Watch.

Cela "a permis à l'or de s'éloigner de son plus bas en trois semaines" atteint plus tôt dans la séance, explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Ce rebondissement illustre l'incertitude qui règne sur le marché aurifère.

"L'or va probablement évoluer à l'horizontale à court terme, vu les doutes qui planent sur le futur de la politique monétaire américaine", juge Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

L'once coûtait 1.941,28 dollars, contre 1.959,49 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Le sucre s'édulcore

Le prix du sucre a légèrement baissé sur la semaine avec le léger relâchement des tensions sur l'offre, même si les cours évoluent encore à des niveaux très hauts.

"Des rapports (font) état d'offre accrue de la part du Brésil, mais le marché a toujours l'impression de manquer d'approvisionnement", commente Jack Scoville, analyste pour Price Group.

"La production brésilienne augmente et les conditions météorologiques en Asie du Sud-Est sont actuellement bonnes pour les perspectives de production de la prochaine récolte", poursuit-il.

Après des mois de tension très forte sur le marché, davantage d'offre devient disponible, aidant à légèrement calmer les cours qui s'étaient envolés fin avril jusqu'à leurs plus hauts niveaux depuis 2011.

L'Inde, très important pays producteur, a cependant "encore des problèmes avec son potentiel de production actuel et futur", note l'analyste, affirmant que son quota d'exportation de l'année en cours est déjà épuisé.

"Le gouvernement n'a pas l'intention d'autoriser des exportations supplémentaires pour le moment", avance M. Scoville.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 23,75 cents, contre 23,92 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 689,30 dollars contre 678,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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