New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont signé vendredi leur sixième séance de hausse en sept journées de cotation, stimulés par les limitations de l'offre alors que l'économie américaine présente un visage plus séduisant que prévu.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a pris 0,89%, pour clôturer à 84,99 dollars. En séance, il a dépassé le seuil de 85 dollars pour la première fois depuis mi-avril.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, il a lui gagné 0,61%, à 80,58 dollars.

La séance a été mouvementée, les cours cherchant longtemps une direction avant d'opter pour le vert peu avant la clôture.

Pour Bart Melek, de TD Securities, le revirement de dernière minute a été rendu possible par le reflux du dollar, la hausse de Wall Street ainsi que le repli des taux obligataires, toutes choses qui témoignent d'un "appétit décent pour le risque".

"Beaucoup, sur le marché, voient un atterrissage maîtrisé de l'économie américaine, donc pas de récession brutale", a-t-il expliqué. "Ils anticipent aussi un plan de relance significatif en Chine, ce qui aiderait la demande" d'or noir.

Quant à l'offre, le ministre russe de l'Energie, Nikolaï Choulguinov, a affirmé vendredi, selon l'agence Tass, que la Russie avait déjà commencé à réduire ses exportations en juillet pour s'aligner avec l'objectif d'une baisse de 500.000 barils par jour en août.

"Nous respecterons les engagements que nous avons pris", a déclaré le responsable.

"A mesure que la demande monte au deuxième semestre, nous allons tester les limites concernant les capacités supplémentaires" de l'industrie, a prévenu, vendredi, le PDG d'ExxonMobil, Darren Woods, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats du groupe.

"Les options pour augmenter l'offre de façon significative sont limitées", a estimé le chef d'entreprise.

Depuis la pandémie de coronavirus, les groupes pétroliers américains privilégient la solidité de leur bilan, le désendettement et les rachats d'actions plutôt que d'investir dans des capacités supplémentaires.

Aux Etats-Unis, le nombre de puits en cours d'exploitation a encore diminué et se situe à son plus bas niveau depuis 16 mois, selon les chiffres publiés vendredi par le groupe parapétrolier Baker Hughes.

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