géopolitiques

Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole montaient jeudi, poussés par un retour de l'appétit pour le risque sur les marchés et les tensions en mer Rouge, qui inquiètent quant à l'approvisionnement en or noir.

Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 1,60%, à 78,03 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 1,57%, à 72,49 dollars.

Les deux références du brut évoluent dans le vert, poussées par une "légère amélioration de l'appétit pour le risque (en référence à la situation en mer Rouge)", "ce qui contribue aux inquiétudes concernant l'offre", commente Ole Hvalbye, de chez Seb.

L'analyste mentionne également "un affaiblissement du dollar" la veille.

L'appétit pour le risque des investisseurs profite aux actifs à risque comme le pétrole, plus volatil, mais pèse sur les valeurs refuges comme le dollar, qui sont plus performantes en temps de crise.

Et les cours de l'or noir étant libellés en billets verts, une dépréciation de la devise américaine encourage les achats de pétrole en augmentant le pouvoir d'achat des acheteurs utilisant des devises étrangères.

En parallèle, Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, rappelle que "les tensions au Moyen-Orient et l'intensification des attaques des Houthis contre les navires commerciaux" en mer Rouge restent d'importants facteurs de soutien des prix du brut, surtout si elles sont associées "à un état de force majeure" sur un important champ pétrolier libyen, qui prive le pays d'une production d'environ 300.000 barils par jour.

Depuis la mi-novembre, les Houthis ont mené 26 attaques en Mer Rouge, selon l'armée américaine, au point où le trafic local de porte-conteneurs a chuté d'environ 70%, a déclaré à l'AFP Ami Daniel, fondateur et dirigeant de Windward, une société de conseil et d'expertise en transport maritime.

"Cependant, l'augmentation substantielle +inattendue+ des stocks américains de pétrole brut (...) de la veille est susceptible d'exercer une pression à la baisse sur les prix du pétrole brut tout au long de la journée", souligne Ole Hvalbye.

Les stocks commerciaux de pétrole brut aux Etats-Unis ont en effet augmenté de 1,3 million de barils la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), une surprise qui avait alors fait fléchir les cours.

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