Londres (awp/afp) - Le cours du zinc sur le London Metal exchange (LME) a grimpé sur la semaine, poussé par une forte diminution des stocks de la bourse londonienne, malgré un environnement macroéconomique moins favorable.

"Des demandes de livraison de zinc étonnamment élevées en provenance des entrepôts du LME ont fait grimper en flèche le prix du métal", commente Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

"Les stocks de la bourse londonienne diminuent déjà rapidement depuis le début du mois, après avoir fortement augmenté au cours des mois précédents", poursuit-elle.

L'analyste affirme cependant que la hausse du prix du zinc devrait se tasser, mentionnant notamment la faiblesse du secteur de la construction en Chine, mais aussi en zone euro.

Le zinc est en effet majoritairement utilisé pour la confection d'acier.

"Cela montre une fois de plus que le cours du zinc continue d'être déterminé par les tensions du marché plutôt que par la macroéconomie", souligne Daria Efanova, analyste chez Sucden Financial.

Vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), sur le LME, une tonne de métal de zinc coûtait 2.634 dollars vendredi, contre 2.562 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

L'or pique du nez

L'or a piqué du nez cette semaine, passant mardi sous le seuil des 1.900 dollar l'once, concurrencé par le dollar fort et les obligations aux rendements attractifs. L'once d'or est tombée à 1.857,76 dollars jeudi, un nouveau plus bas depuis mars.

"La perspective que les taux de la Fed restent à leur plus haut pendant une période prolongée a poussé l'or, actif à rendement nul, à ses plus bas niveaux depuis mars", constate Han Tan, analyste chez Exinity.

Les perspectives de taux élevés de la Fed renforcent en effet le billet vert et l'attractivité des bons du Trésor américain.

Le métal "subit la pression de deux sources principales: la force du dollar américain et la hausse des rendements obligataires mondiaux", indique Fawad Razaqzada, de City Index, ce qui pèse sur les achats d'or, les trois actifs étant considérés comme des valeurs refuges.

L'or aurait pourtant pu profiter de la "demande chinoise robuste", qui a suscité davantage d'import depuis Hong Kong, remarque Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, mais celle-ci "n'a cependant apporté aucun soutien au prix de l'or".

Au vu des inquiétudes sur la croissance mondiale, l'or pourrait se reprendre, et bénéficier lui aussi "d'un environnement d'aversion au risque", qui incite à se tourner vers le métal précieux davantage que vers des actifs volatils, selon Fawad Razaqzada.

L'once d'or s'échangeait vendredi à 1.861,75 dollars, contre 1.925,23 dollars sept jours plus tôt.

Le sucre s'édulcore

Les cours du sucre ont baissé sur la semaine, après avoir culminé mi-septembre à des records depuis 2011 à Londres comme à New York, l'augmentation de la production de sucre au Brésil détendant les cours.

La principale région productrice du Brésil, un des premiers producteurs et exportateurs de sucre au monde, a en effet "totalisé 3,1 millions de tonnes (de production de sucre) au cours de la première quinzaine de septembre, soit une augmentation de 8,5% sur un an", affirme Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, reprenant les données du dernier rapport de l'association industrielle nationale Unica.

Les rapports sur une production brésilienne plus importante ont fait descendre les cours de leurs sommets depuis 2011.

"La flambée des prix du pétrole n'a pas réussi à apporter un soutien (aux cours du sucre), même si elle a rendu la production d'éthanol plus attractive - un produit alternatif qui peut également être fabriqué à partir de canne à sucre", souligne également M. Fritsch.

Habituellement, un prix élevé du pétrole et des carburants incite en effet les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 26,55 cents, contre 27,28 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 708,20 dollars contre 730,80 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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