(Actualisé avec Fabius sur France 2 §9)

PARIS, 18 août (Reuters) - François Hollande a plaidé dimanche pour que des élections soient organisées rapidement en Egypte afin de permettre au pays de sortir de la crise par une solution politique.

"Nous avons une commune responsabilité, les pays arabes, l'Europe, la France, de faire en sorte que les violences cessent, que les autorités politiques égyptiennes puissent prendre la feuille de route comme référence dans les semaines qui viennent et permettre ainsi l'organisation d'élections dans un délai rapide", a déclaré le président après un entretien avec le ministre des Affaires étrangères d'Arabie Saoudite Saoud al Fayçal.

Ce dernier a quant à lui mis en garde contre toute pression contre le gouvernement transitoire égyptien, soutenu par son pays.

"Ce n'est pas par les menaces que l'on peut arriver à quelque chose", a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne.

Recevant de son côté son homologue du Qatar, soutien traditionnel des Frères musulmans, Laurent Fabius a appelé au dialogue en Egypte afin de faire cesser la violence "de part et d'autre".

"Ce qui est évident, c'est combien il faut rapidement arrêter les effusions de sang et parvenir à un dialogue inter-égyptien. Il faut que nous mobilisions nos énergies pour qu'une solution puisse être trouvée par les Egyptiens", a déclaré le chef de la diplomatie française.

Paris, Londres, Berlin et Rome ont appelé vendredi à une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne face aux violences en Egypte et ont évoqué une possible révision des relations diplomatiques avec le pays.

Cette réunion se tiendra cette semaine après un travail préparatoire lundi à Bruxelles des représentants des 28 Etats membres.

"Il est probable que nous prenions une décision qui soit subordonnée à la situation, si la situation s'apaise, très bien, si en revanche les violences continuent, là on peut et on doit sans doute prendre des décisions", a expliqué Laurent Fabius, invité du journal de France 2.

Dans un communiqué publié dimanche, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et José Manuel Barroso, président de la Commission, ont déclaré que l'UE allait réviser la nature de ses relations avec l'Egypte au cours des prochains jours.

Près de 800 personnes ont été tuées en Egypte dans les violences politiques depuis l'assaut lancé mercredi par les forces de sécurité contre les rassemblements des partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet. (Julien Ponthus et Astrid Wendlandt, édité par Jean-Stéphane Brosse)