Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée. Après une remontée vigoureuse qui lui a valu d'évoluer pendant un peu plus d'une heure en territoire positif, le SMI est retombé dans le rouge juste au-dessus de la barre symbolique des 11'000 points, à l'image des principales places boursières européennes, taraudées par la persistance de taux d'intérêts élevés qui ont occulté le moratoire sur les hausses de taux initié par la Fed la semaine dernière.

"Les marchés sont toujours en train de digérer le message des banques centrales - des taux plus élevés plus longtemps - et la hausse du prix du pétrole", commente Xavier Chapard de l'équipe de recherche et stratégie de LBPAM.

Après la réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine la semaine passée, les investisseurs s'attendent à une hausse des taux directeurs supplémentaire, puis à leur maintien à un niveau élevé en 2024.

La gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, a laissé entendre qu'il fallait s'attendre à une nouvelle hausse de taux dans les mois à venir. Vendredi, la présidente de l'antenne de la Fed de Boston, Susan Collins, a enfoncé le clou en assurant qu'"un nouveau resserrement (n'était) clairement pas écarté".

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde devrait s'exprimer de son côté devant le Parlement européen lundi après-midi.

En Allemagne, le moral des entrepreneurs a poursuivi sa traversée du tunnel en septembre, alors que la première économie européenne devrait afficher un trimestre d'été en contraction, selon le dernier baromètre Ifo.

En Suisse, les économistes interrogés par l'institut de recherches conjoncturelles KOF ont revu à la baisse leurs projections de croissance pour l'année prochaine, articulant désormais une hausse de 1,3% du produit intérieur brut (PIB), contre 1,6% en juin.

A 11h30, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,10% à 11'04,04 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,35% à 1719,18 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,16% à 14'440,19 points. Sur les 30 principales cotations, 19 reculaient, huit avançaient et trois financières (UBS, Swiss Life et Julius Bär) faisaient du surplace.

Le trio de tête était composé de Holcim (+0,8%), Swiss Re (+0,6%) et Lonza (+0,5%). Dans la presse du week-end, le directeur général de Moderna, Stéphane Bancel, a réaffirmé son partenariat stratégique avec le groupe rhénano-valaisan.

Novartis (+0,1%) a revendiqué des avancées avec son traitement oncologique Lutathera contre les tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques (GEP-NETs). La multinationale bâloise a par ailleurs confirmé les grandes lignes de la scission de sa filiale génériques et biosimilaires Sandoz, qui s'est vu attribuer la note "Baa2", assortie d'une perspective "stable" de la part de Moody's.

Morgan Stanley, qui conseillait jusqu'ici de se défaire de Novartis (underweight) a revu sa note à la hausse ("equal weight"), relevant dans la foulée son objectif de cours à 98 (93) francs suisses.

Les deux autres poids lourds Nestlé (+0,3%) et le bon Roche (+0,4%) étaient du bon côté de la barre.

Logitech (-1,8%) pouvait se prévaloir de son traitement hors dividende de 1,06 franc, contrairement à la lanterne rouge Swatch (-1,9%), dont le patron Nick Hayek a confié dans une interview au Sonntagsblick être sur la bonne voie pour réaliser un nouveau chiffre d'affaires record en monnaies locales cette année.

Richemont (-1,6%) a vu sa recommandation dégradée à "neutral", après "buy" par Bank of America (BofA), qui a sérieusement raboté les objectifs de cours des deux valeurs du luxe helvétiques.

Sur le marché élargi, Temenos (+0,1%) s'est vu octroyer par Fitch la note de défaut d'émetteur à long terme "BBB", assortie d'une perspective "stable". Par ailleurs, son remuant actionnaire Petrus Advisers a réduit sa participation à moins de 3%.

Kinarus Therapeutics (-85%) va se déclarer en faillite auprès des autorités bâloises compétentes, faute de liquidités suffisantes pour continuer à développer ses produits expérimentaux.

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