Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé la séance de jeudi comme elle l'avait commencée: dans le rouge. Après avoir accentué son repli à la publication du déficit commercial américain, le SMI des valeurs vedettes a ensuite évolué latéralement dans la zone des 10'700 points.

Les principaux indices de Wall Street étaient à la peine dans la matinée, continuant de digérer le nouveau resserrement annoncé la veille par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui avait provoqué une véritable course aux abris.

L'institut d'émission a relevé comme prévu de trois quarts de points de pourcentage son taux directeur, pour le porter à un couloir de 3,75 à 4,0%. Il a également laissé entendre qu'il était "très prématuré" de prévoir une pause dans le calendrier des hausses de taux, sans toutefois écarter un ralentissement de la cadence.

"Moins vite, mais plus haut", résume pour Swissquote Ipek Ozkardeskaya, qui note que la perspective de taux d'intérêt au final plus élevés qu'envisagé n'a pas plu aux détenteurs de capitaux.

"Le message du président de la Fed Jerome Powell a déprimé le marché", estime Patrick O'Hare de Briefing.com. Les propos du banquier central - laissant entendre qu'il y a encore du chemin à faire pour amener le taux directeur à un niveau restrictif suffisant pour ramener l'inflation dans la cible de 2% - ont douché les espoirs de voir la banque centrale infléchir sa politique monétaire.

Emboîtant le pas à la Banque centrale européenne (BCE) et la Fed, la Banque d'Angleterre (BoE) a relevé ses taux directeurs de 0,75 point à 3%, ce qui constitue la plus forte hausse depuis 1989.

La zone euro a de son côté fait état d'un repli du taux de chômage à 6,6% en septembre, un plus bas historique. Dans la foulée, la présidente de la BCE, Christine Lagarde a déclaré depuis Riga que la récession qui se profile ne sera pas suffisante pour endiguer la flambée des prix, au moment où l'institut relève à grands pas ses taux.

En Suisse, l'inflation s'est quelque peu tassée en rythme annuel, à 3,0%, mais le niveau des prix n'a guère bronché en glissement séquentiel.

Le Swiss Market Index (SMI) s'est affaissé de 0,89% à 10'710,59 points, avec un plus haut à 10'741,52 et un plus bas à 10'633,38 points. Le Swiss Leader Index (SLI) s'est étiolé de 1,29% à 1604,05 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,95% à 13'647,42 points. Sur les 30 "blue chips", 26 ont perdu du terrain et seuls quatre en ont gagné.

Geberit (-7,5%) aura tenu la lanterne rouge sur l'entier de la séance, après avoir une nouvelles fois modéré ses ambitions pour l'ensemble de l'année au sortir d'un troisième trimestre moins reluisant que prévu.

Adecco (-1,7%) n'a pas connu un sort beaucoup plus enviable, bien que le géant du placement de personnel a largement comblé les attentes du marché entre juillet et fin septembre.

Après avoir capitalisé la veille sur une performance trimestrielle pourtant décevante, l'inconstante AMS Osram (-0,4%) a également clôturé en territoire négatif.

Les rescapés du jour sont Holcim (+1,8%), Zurich Insurance (+0,4%), UBS et Novartis (+0,1%) chacun.

Les deux autre poids lourds de la cote, Nestlé (-0,8%) et Roche (-0,6%), n'ont pas été d'un grand réconfort. Le dernier nommé revendique une nouvelle série de données positives pour son portefeuille hématologique, qui seront dévoilées lors d'un congrès en décembre.

Sur le marché élargi, Oerlikon (-2,5%) n'a pas profité de résultats trimestriels certes convaincants, mais assortis de perspectives maussades.

Zur Rose a dévissé de 16,6% suite à l'annonce de la suspension de l'unique projet pilote régional de déploiement de la prescription électronique outre-Rhin.

Phoenix Mecano (-0,9%) a manqué le coche avec sa copie d'étape.

Addex (-0,7%) voit ses certificats de dépôts menacés outre-Atlantique par une valorisation insuffisante.

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