Zurich (awp) - La Bourse suisse a interrompu sa série de 5 séances de hausse d'affilée la semaine passée et a terminé sur une note nettement négative lundi. Les marchés ont été plombés par des données chinoises mitigées. Après avoir ouvert encore juste dans le vert, le SMI a replongé sous la barre des 11'000 points et il a terminé proche de son plus bas du jour. Richemont a retenu l'attention, qui a lancé une semaine riche en résultats d'entreprises.

A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée après une ouverture en ordre dispersé. Les investisseurs ont été une nouvelle fois refroidis par les nouvelles économiques venues de Chine.

La croissance en Chine a accéléré au 2e trimestre, en raison d'un effet de base favorable sur un an, toutefois, les chiffres masquent les difficultés de la deuxième économie mondiale, confrontée à une conjoncture délicate et un chômage record des jeunes.

Dans le détail, au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a bondi sur un an de 6,3%, selon le Bureau national des statistiques (BNS), mais ce rythme de croissance, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, est toutefois très inférieur aux attentes d'analystes interrogés par l'AFP (7,1%).

"Trimestre après trimestre, l'économie chinoise multiplie les signes de difficultés, non plus conjoncturelles mais de plus en plus profondes, que le pays aura manifestement du mal à dépasser", ont commenté les analystes de Riches Flores.

Le SMI a terminé en recul de 1,21% à 10'976,20 points, avec un plus bas à 10'975,51 et un plus haut à 11'122,42 en ouverture. Le SLI a cédé % à 1737,42 points et le SPI 1,09% à 14'539,23 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé et 7 progressé.

Richemont (-10,4%) a fini lanterne rouge derrière Straumann (-3,1%) et Swatch (-2,5%).

Le groupe de luxe genevois a vu ses recettes progresser de 14% sur un an à 5,32 milliards d'euros au premier trimestre de son exercice décalé. Hors effets de changes, la croissance organique s'est élevée à 19%. Ces résultats sont inférieurs au consensus de l'agence AWP, qui tablait en moyenne sur des ventes de 5,42 milliards.

Swatch avait dévoilé des résultats semestriels en hausse jeudi dernier et a été entraîné vers le bas par son concurrent genevois et les données conjoncturelles moroses en Chine. Goldman Sachs et Stifel ont relevé l'objectif de cours de la porteur et confirmé respectivement "buy" et "hold" après les chiffres qui ont agréablement surpris l'analyste du premier, qui table désormais sur une croissance sous-jacente de 15,6% cette année, avec une marge Ebit de 17,3%. L'analyste de Stifel anticipe désormais une croissance organique de l'ordre de 12% au second semestre, alimentée par la Moonswatch et les boutiques estampillées Swatch.

Les poids lourds Roche (-1,1%), Nestlé (-0,4%) et Novartis (-0,1%) n'ont pas échappé à la tendance.

A la veille de ses résultats au deuxième trimestre, les analystes sondés par l'agence AWP tablant sur un chiffre d'affaires de 13,2 milliards de dollars, Novartis a jeté son dévolu sur le californien DTX Pharma pour se renforcer dans le domaine de l'ARN, moyennant un premier versement de 500 millions de dollars (431 millions de francs suisses). Bank of America a réduit l'objectif de cours, tout en confirmant "buy".

Le géant du travail temporaire Adecco (+1,6%) a fini en tête du petit groupe des gagnants, suivi par Sika et Logitech (chacun +0,7%).

UBS (+0,3%) a aussi eu le vent en poupe.

Sur le marché élargi, SPS (-0,2%) a vendu à son homologue Warteck Invest (-0,5%) un ensemble mixte à Berlingen, dans le canton de Thurgovie, valorisant l'infrastructure à 43,5 millions de francs suisses.

L'aéroport de Zurich a vu défiler dimanche plus de 100'000 passagers. C'est la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19 que cette barre est franchie, ont indiqué lundi les exploitants de Flughafen Zürich (-0,2%).

Alors que Newgame continue de contester l'offre de rachat de Liontrust, GAM (-3,4%) a lancé un avertissement sur ses résultats semestriels. Alors que la masse sous gestion est restée "relativement stable", la perte opérationnelle s'est encore creusée par rapport aux six premiers mois de 2022.

Le groupe énergétique bernois BKW (inchangé) s'est porté acquéreur d'ABE Gruppe, une société basée près de Hambourg spécialisée dans les installations et les techniques d'exploitation de la fourniture d'énergie pour les gestionnaires de réseaux, les développeurs de parcs éoliens et l'industrie. Le montant de la transaction n'a pas été révélé.

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