Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait connaître, à l'image de ses consoeurs européennes, une nouvelle séance chahutée lundi, sous le signe d'un durcissement du conflit armé qui se déroule en Ukraine.

Alors que le président russe Vladimir Poutine a dégainé la menace nucléaire, son homologue américain Joe Biden s'apprête à se réunir avec ses alliés et partenaires pour discuter des "développements" de l'attaque russe en Ukraine et "coordonner" une "réponse unie".

De son côté, le prix du baril de pétrole brut WTI a bondi de plus de 6% et le Brent de plus de 5% sur les marchés asiatiques, les opérateurs s'inquiétant de plus en plus d'une crise énergétique après les nouvelles sanctions occidentales à l'encontre de Moscou.

Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont déclaré qu'ils excluraient certaines banques russes du système international de paiements bancaires Swift. Bruxelles a également interdit toutes les transactions avec la banque centrale russe, ce qui a fait s'effondrer le rouble de près de 30% dans les échanges internationaux.

La banque centrale russe a annoncé un relèvement de 10,5 points de son taux directeur à 20%, pour faire face aux sévères sanctions économiques décrétées par les Occidentaux pour punir Moscou de son invasion de l'Ukraine.

Dimanche, le maître du Kremlin avait annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion" de l'armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire, une escalade qualifiée par Washington de "totalement inacceptable". La perspective de pourparlers russo-ukrainiens à la frontière bélarusse semblait quant à elle encore très incertaine.

Pour Mark Haefele, directeur des investissements (CIO) auprès d'UBS, il est "essentiel pour les investisseurs de conserver leur calme, de maintenir un portefeuille bien diversifié et de se positionner dans une perspective de long terme".

Au chapitre macro-économique, le Japon a fait état d'un recul de 1,3% de sa production industrielle sur un mois, une deuxième baisse d'affilée et supérieure aux attentes, reflétant la persistance de problèmes sur les chaînes d'approvisionnement.

A 08h15, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 1,89% à 11'760,71 points dans le marché avant-Bourse concocté par Julius Bär. Toutes les composantes de l'indice phare de la place zurichoise étaient dans le rouge.

Les valeurs financières occupaient les dernières places du classement: UBS (-3,9%), Credit Suisse (-3,8%), Julius Bär (-3,4%), Swiss Re (-3,2%), Zurich Insurance et Partners Group (-2,5% chacun). Après la publication de résultats inférieurs aux attentes vendredi dernier, Swiss Re a vu sa recommandation sabrée à "hold" par Berenberg, qui a également raboté son objectif de cours pour le titre.

Le secteur du luxe n'en menait pas large non plus, Richemont s'acheminant vers une chute de près de 3,0% et Swatch de 2,3%.

Vifor (-1,4%) a annoncé avoir obtenu avec son partenaire Cara Therapeutics du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) une recommandation d'homologation pour le Kapruvia (difélikéfaline). L'Agence européenne des médicaments (EMA) doit rendre son verdict d'ici fin juin.

Les poids lourds Roche, Novartis, Nestlé (-1,4% chacun) freinaient quelque peu la chute du marché.

Le marché élargi offrait un portrait similaire à celui des valeurs vedettes.

Santhera (non référencé) a conclu un accord avec son homologue bâlois Seal Therapeutics, afin de poursuivre le développement d'une thérapie génique contre la dystrophie musculaire congénitale.

Le directeur financier (CFO) d'Evolva (non référencé) devrait rester en poste après avoir retiré sa démission déposée fin novembre.

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